Critique de film
Le moins que l'on puisse dire c'est que Margaret Roberts Thatcher n'a jamais été très populaire, ni chez elle, ni au bout du monde, ni chez Renaud chanteur énervant (pardon, énervé). Pas de problème, le cinéma va vous arranger ça à grands coups de cuillère à reluire même les pires personnages de l'histoire. Le film signé Phyllida Lloyd ("Mamma Mia!") met donc en scène une Meryl Streep brillante de mimétisme mais beaucoup beaucoup trop carismatique pour endosser ce costume pivoine à chapeau assorti.
Le scénario et le traitement de "The Iron Lady" sont d'une rare complaisance à l'égard de l'une des figures politiques les plus controversées du 20e siècle. A croire que ça tombe très bien puisqu'on vient de découvrir un potentiel de 60 milliards de barils de pétrole à puiser du côté des Malouines, ce qui redonnerait presque la fibre colonnialiste au Royaume de Sa Majesté bien décidé à tenir Cristina Kirchner très éloignée de cette manne.
Bref, un film à la gloire d'une Dame de Fer qui cite Napoléon apparemment exempte de tout défaut de ce côté-ci de l'Atlantique. C'en est presque risible et le film est un phénomène à aller voir (ou pas*) rien que pour en sourire d'ennui et pour la prestation d'une Meryl Streep (Oscar de la Meilleure actrice et qui a rafflé toutes les grandes récompenses étasuniennes et anglaises dans cette catégorie en 2012) toutefois trop reconnaissable sous le masque également oscarisé (Meilleur Maquillage). Le Monde titrait "Thatcher sans le thatcherisme" et c'est à peu près ça. On a peine à se satisfaire des pitreries de Denis et les autres personnages secondaires sont inexistants. Malgré les retours en arrière on assite à un film linéaire qui aligne les meilleurs passages des 11 ans et demi de règne de la Dame de Fer. La page Wikipédia est nettement plus intéressante. Alors, piratez-le*! Gnark gnark.
Sortie française: 15 février 2012.
Notes AlloCiné: 2.3/5 (Presse) 3.2/5 (Spectateurs)
Note IMDb: 6.2/10 (plus de 18'000 votes)
Tomatometer: 53%.
Bande annonce (en VO):
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