vendredi 5 octobre 2012

"A Good Day To Die Hard" - Bande annonce

Bruce Willis revient (pour la 5e fois) à la Saint-Valentin 2013 pour tâter du Russe...

dimanche 23 septembre 2012

"Girl in progress" - Une belle illustration de "peut mieux faire"

Une mère et sa fille traversent une période difficile d'incompréhension mutuelle. Sorti seulement dans quelques salles nord-américaines en mai 2012, le film de Patricia Riggen a reçu un accueil mitigé. Or, comme c'est parfois le cas, il mériterait qu'on s'y attarde un peu plus. J'avais par exemple beaucoup aimé "I melt with you" qui n'a pas attiré beaucoup de critiques positives, ni du public, ni de la presse. "Girl in progress" suit le même chemin douloureux et c'est pourtant une belle réussite à de nombreux points de vue.

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Eva Mendes y interprète un rôle tout en retenue qu'elle épouse à merveille, alors que cette actrice talentueuse, capable de faire chavirer des cargaisons entières d'hommes et de femmes, pourrait jouer les Cleopâtre au cinéma. La petite Cierra Ramirez (17 ans) se glisse sans fausse note dans son rôle d'ado mirroir de sa mère. Mathew Modine n'a pas le plus beau beau rôle et ça lui va bien. Alors que Landon Liboiron, le Josh de Terra Nova, démontre qu'il pourrait être bien mieux employé à Hollywood avec sa gueule de beau gosse ténébreux.

La réalisation est fluide malgré quelques couacs maladroits qui se laissent digérer dans un scénario solide qui faute par des moyens de toute évidence limités. Bref, de bons ingrédients et une critique qui fustige les clichés du film, mais ces clichés sont justement relativement bien dénoncés en demi-teinte dans le scénario et il s'agit donc probablement d'une construction trop subtile pour éclairer un critique. Les gros clichés bien lourdingues qu'on retrouve par exemple dans des séries débilisantes comme "Desperate Housewives" ou "Sex & The City" ne semblent pas beaucoup gêner ces critiques alors que les efforts de finesse et de sensibilité de "Girl in progress" lui valent une volée de bois vert, c'est incompréhensible. Je n'ai pas jugé bon de prendre la plume pour avouer que je me suis endormi (2 fois!) devant "Batman: The Dark Knight Rises" tandis que ce genre de "petit" film me réjouit bien plus.

"Girl in progress" pourrait être noté "B" aux Etats-Unis ou "peut mieux faire" avec le cynisme de nos profs français, ce qui ne veut pas dire que c'est une mauvaise note... Je recommande ce film sensible et agréable (qui, certes, finit un peu en queue de poisson et aurait pu recevoir un traitement plus profond, mais je n'ai pas dit que c'était un chef d'oeuvre non plus) sorti en DVD il y a peu et qui ne mérite pas ces notes:

Rotten tomatoes: 28% pour 40 avis seulement...
IMDb: 4.7/10 avec 933 avis.

Bande annonce:

dimanche 8 juillet 2012

"Lockout" - C'est Luc Besson qu'il faudrait enfermer...

Après avoir vu "Lockout" sous la torture vous aurez envie de chercher un moyen efficace d'empêcher Luc Besson d'écrire des films. Apparemment il a changé de logiciel, ce n'est plus "une Audi, un taxi, un flingue, une blague débile" qui lui sert de base d'écriture mais "une prison dans l'espace, un flingue, une blague débile": vous remarquerez que le scénario se sera appauvri d'un "terme".

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Avec des acteurs de seconde zone (Guy Pearce en Bruce Willis raté qui fait ce qu'il peut avec le pauvre, pauvre, texte fourni et Maggie Grace en Sharon Stone tout aussi peu crédible) et des effets spéciaux minimalistes - pour ce qu'il est possible de réaliser aujourd'hui avec des ordinateurs - Luc Besson se permet le luxe de limiter le budget du film à 20 millions pour en rapporter 25 en salles, avant la prochaine sortie DVD Blu-ray prévue ce mois-ci, grâce à la puissance de distribution d'Europacorp. Certainement pas grâce l'approbation du public ou de la critique ni grâce à un quelconque intérêt que pourrait présenter "Lockout" (ou "MS One: Maximum Security").
 
Et ça fait peur, quand on pense que Luc Besson est capable de convaincre une vingtaine de députés européens de voter pour ACTA contre l'avis du monde entier... Tout ça pour quoi? Pour que vous  achetiez ses films? Sérieusement, si vous le volez ça donne envie de reprendre le risque d'aller le rendre...

Le pire est qu'Europacorp propose désormais une formation gratuite en son sein pour apprendre à gagner du pognon avec des films qui s'adressent aux débiles et aux retardés de toute origine. Il en faut, certes, mais cela ne fera pas beaucoup avancer le 7e Art.

Série TV: "The Newsroom" - HBO & Sorkin frappent très très fort

Prenez un Jeff Daniels, à la brillante carrière (acteur, réalisateur et scénariste) malheureusement passée par un certain "Dumb & Dumber" et par des rôles très secondaires depuis. Prenez une Emily Mortimer, la Lisette de "Hugo" (Hugo Cabret), la Rachel de "Shutter Island", une actrice elle aussi à la carrière longue comme le bras, qu'on a forcément vue mais qu'on a peine à recadrer où exactement. Prenez Maggie, le personnage joué par Alison Pill, un "nouveau" visage qui a surtout tourné pour des séries ou qui a joué dans des petits rôles ("Midnight in Paris", "Scott Pilgrim vs The World", etc.) et ajoutez au cocktail de base un casting impressionnant de professionnalisme. 

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Cela suffit-il à créer la série parfaite? Bien sûr que non, et pas pour HBO qui a frappé fort avec "The Newsroom". Deux épisodes plus tard, on en est encore tout ébouriffé. Les dialogues sont débités à la mitraillette. Et ce sont de vrais dialogues, intelligents, bourrés d'infos, de répartie, d'humour et d'intelligence. L'écriture est absolument brillante. Les émotions se bousculent à un rythme époustouflant. Le jeu de scène touche au parfait. Les Emmy vont fuser, c'est certain. 

Prenez un pitch tout simple: les déboires d'une rédaction de télévision, News Night sur la chaîne ACN, qui doit se réinventer sous l'impulsion de son directeur de chaîne, alcoolique et ambitieux qui sortirait presque de "Mad Men". De la production au présentateur vedette (le fameux "Anchor man") toute une équipe s'implique et se mêle, entre histoires d'amour et collisions involontaires, de la vie de chaque membre du nouveau navire renfloué en catastrophe. On s'immisce dans les coulisses d'une rédaction de journal de 20H, quitte à ressentir de l'empathie pour des personnages que l'on ne perçoit pas toujours du meilleur oeil (producteur arrogant, présentateur surpayé, journalistes accrocs aux dépêches, etc.). Et ça marche, ça fonctionne formidablement bien après deux épisodes. Même la Miss météo (nan, je déconne) jouée par Olivia Munn avec son diplôme d'économiste s'exprime en une seule scène sur plusieurs niveaux d'émotions.

Absolument aucune critique négative à apporter à cette excellente surprise signée Aaron Sorkin, l'auteur du scénario de "The Social Network", qui était attendu au tournant. Chapeau monsieur, vous aviez réussi à nous rendre Facebook (et Zuckerberg) presque sympathique et vous nous avez désormais concocté un cocktail tout aussi délicieux avec tous les poisons imbuvables d'une rédaction télé... On touche au génie, c'est de la cuisine moléculaire. Sans oublier qu'une excellente série (comme "Girls", "Weeds" ou "Breaking Bad") sait aussi placer une excellente bande son au bon moment et là on n'est pas déçu non plus.

Le pitch tiendra-t-il le rythme de plusieurs épisodes/saisons? J'espère que de belles surprises viendront encore secouer le public déjà conquis de cette nouvelle série qui va faire couler beaucoup d'encre. Sur IMDb le score monte, aujourd'hui déjà à 8.8/10, soit en gros le score de "Community" ou de "Boardwalk Empire" en 2010, mais encore à quelques encablures de "Game of Thrones", le chef d'oeuvre indiscutable de 2011. "The Newsroom" se mange pour l'instant sans partage le gâteau de meilleure série de l'année, en attendant le retour de "Breaking Bad" le 15 juillet et de la saison finale (8) de "Weeds". A déguster et à redéguster sans honte.

Bande annonce:

"Shame" - Un trou est un trou...

http://www.esseclive.com/partage/articles/cinema/Shame.jpgSteve McQueen est le chouchou de Sa Majesté depuis la réalisation du film "Hunger" sur la révolte de prisonniers de l'IRA dans les années 80. "Shame" est sorti en 2011 et met en scène un personnage pathétique, Brandon, joué par le beau Michael Fassbender. L'ambiance du film est très 2011 si l'on s'en réfère à "Drive" par exemple. Les amateurs (ou -teuses plutôt) de Ryan Gosling devraient d'ailleurs mouiller leur culotte avec un Michael Fassbender entièrement nu sur lequel le réalisateur n'hésite pas à s'attarder jusqu'à l'overdose. Non, je n'oublie pas les gays.

L'histoire, banale, est celle d'un anti-héros new-yorkais incapabe d'aimer, ni une femme, ni un homme, ni même sa propre soeur ou un chat. Par contre, il adore baiser. Ou plutôt, il en est malade (d'où le "un trou est un trou"). Et il adore surtout sa bite qu'on voit bien à l'écran. Voilà en gros le film résumé au scénario très pauvre, co-signé par McQueen, mais dont il faut saluer les prestations de ses acteurs. Désolé d'avoir été un peu cru, mais le film l'est encore plus, vous serez prévenus. Et si New York vous faisait rêver, désolé encore... C'est un trou! Je ne rejoindrai pas le troupeau de critiques qui ont salué le film de toutes leurs plumes dans une cacophonie à l'unisson (désolé).

On ne capte pas bien le message du film qui explore en surface l'hyper-sexualité de Brandon sans que personne ne semble véritablement s'en soucier parmi les personnages (encore un exemple de personnages secondaires mal construits qui supportent péniblement le zéro, enfin, le héros). Quant à Brandon, il y a longtemps qu'il a laissé tomber et qu'il ne cherche pas à comprendre. C'est donc un film qui laisse sur sa faim même si l'intention pouvait paraître intéressante au départ. Un peu moins de sexe et un peu plus de profondeur psychologique ne lui aurait pas fait de mal. Bref, si vous souhaitez vous plonger dans 101 minutes d'une triste réalité vraiment très (trop) proche de ce que vit votre collègue de bureau, vous allez adorer au moins autant que le public qui a très bien accueilli le film et pourtant on ne voit pas une seule capote (comme quoi, on lui pardonne tout à Brandon).

J'ai finalement tout compris, grâce à ce film, au cinéma à succès d'aujourd'hui. Pour plaîre à la critique, et au public, il faut une histoire sans intérêt (interviewer un collègue de bureau sur sa misère intellectuelle devrait suffire), des dialogues très pauvres, mais un acteur ultra canon complètement nu, bien s'attarder sur son truc qui pendouille et sa plastique parfaite, refaire le même plan mais en plus long, faire en sorte qu'il aime TOUT se taper (on a eu peur pour le mouton à un moment donné) la bisexualité étant très importante et comme il est trop beau tout lui est pardonné (bis); ouvrir le film sur une scène insupportablement longue et complètement inutile, rajouter encore des longueurs insupportables en faisant réinterpréter un classique de chez classique mais à vitesse -2.5x pour pas que ça se voit trop qu'on pourrait à la limite se passer du scénario; penser à un autre plan super long et tout aussi inutile du mec qui court parce que c'est beau comme il court (un traveling de 2 km aujourd'hui ça ne coûte rien en pellicule); pour les effets spéciaux, ne pas s'emmerder, quelques voyages dans le métro et deux poches d'hémoglobine ça le fera, et enfin regarder "Drive" encore et encore pour bien apprendre à faire un film chiant qui plaît aux critiques et qui ne coûte pas trop cher (6,5 millions $ quand même) mais qui sera sûr de rapporter (l'empathie fonctionne toujours avec deux mots simples: sexe et boulot). Quand Virginie Despente s'y essayait en 1993 avec "Baise-moi" la critique n'était pas préparée. Elle semble mûre aujourd'hui. Bon film.

Note IMDb: 7.5/10 (près de 40 000 utilisateurs)

Tomatometer: 80% (Audience 76%)

Note Allociné: 4.0/5 (presse) 3.4/5 (spectateurs)

Bande (mouarf) annonce:

"Wanderlust" - Produit par Judd Apatow et tout est dit...

Le terme "Wanderlust" désigne une soif de voyage, une envie d'explorer le monde. Comme d'autres apports de la langue germanique, tel que "Zeitgeist" par exemple, il a été intégré dans la langue anglaise au siècle dernier. C'est aussi une chanson de Björk la dernière production en salles de Judd Apatow. 


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Pour les fans, ce monsieur a déjà produit, entre autres, Pineapple Express*, Knocked up* ou encore Badass* (je vous passe les titres français, qui me font terriblement honte). Il est assez rare qu'un producteur se hisse au rang de légende vivante dans le monde du cinéma, où l'image de ce travailleur forcené sans qui rien n'arrive subit, fort justement, le jugement permanent de la profession ET du public pour sa soif d'argent, de bénéfices et ce quelque soit le résultat à l'écran pourvu que ça rapporte. 

Judd Apatow réussit le tour de force d'être adulé en tant que producteur pas toujours intéressé aux $, surtout depuis le coup réussi de la récente série "Girls", qui nous plonge avec bonheur depuis 9 épisodes dans le quotidien amoureux de quelques filles d'aujourd'hui. Mais revenons à "Wanderlust", une comédie légère avec Jennifer Aniston et Paul Rudd, deux valeurs sûres (on dit "bankable") du cinéma hollywoodien actuel. Sorti en février dernier aux USA, et le 30 mai dernier en France sous le titre complètement débile "Peace, love et plus si affinités", le film a été réalisé par David Wain, totalement inconnu chez nous, grand dispenseur de séries télé, dont récemment "Childrens Hospital". 

Je soupçonne les très mauvais doublages et le titre honteusement adapté d'avoir pourri le film en francophonie car en v.o.  il reste un très bon divertissement digne d'une production Apatow. Anti-pudibonderie, fumette et la vie facile vue autrement font le beurre de cet acte léger et sans prétention de la vie d'une communauté de hippies modernes qui ne veulent pas être catégorisés ainsi et qui sont d'ailleurs tout à fait capables d'intégrer le système capitaliste comme le dénouement le laissera découvrir aux spectateurs. L'un des dialogues* du film est ainsi parfaitement représentatif de note société: "je vous aime tous mais je m'aime plus encore". On reconnaît bien l'oeil sarcastique et très subtil de Judd Apatow, ainsi qu'une bande son très soignée.

Par contre, le film ayant coûté 35 millions et rapporté seulement la moitié, on peut se demander si le choix de stars hors de prix était judicieux pour ce simple petit moment de détente, alors que le producteur est passé maître dans l'art de lancer des talents inconnus (et nettement moins chers) dans la jungle d'Hollywood.
Vous serez probablement peu nombreux à accrocher ce film, parce que demain vous devrez vous rendre, à une heure qui vous emmerde, dans un boulot qui vous fait chier, pour un salaire qui vous gave, mais vous n'avez pas le choix, parce qu'il faut bien payer votre forfait de box et d'iPhone, vos impôts et les petits rêves de votre conquête. Et c'est tout ce qu'on aime avec Judd Apatow, qui nous offre le plaisir de voir des films que personne d'autre ne voudrait produire, à cause de vous, public. ;-p

Bref j'ai beaucoup aimé, mais il faut le voir en v.o. et apprenez l'anglais rien que pour apprécier les productions de Judd Apatow comme certains ont appris la langue pour aimer Woody Allen, c'est une cullture, un univers, et les doublages sont une déception permanente. Je ne vais pas vous raconter ma vie mais je suis devenu bilingue par amour pour les chansons d'Abba, donc tout est possible...

Sortie DVD: 19 juin 2012.

*culte

Note IMDb: 5.9/10

Tomatometer: 59% (audience: 51%)

Scores Allociné: 2.0/5 (presse) et 2,3/5 (public) pour 65 votes seulement.

Bande annonce:

jeudi 26 avril 2012

"Brave" - Le prochain Pixar qui va déchirer

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Heureusement que Disney peut toujours compter sur le talent des équipes de Pixar pour redresser les comptes du groupe. Le prochain évènement des studios Pixar sera l'occasion de vivre plusieurs premières: le premier conte de fées signé Pixar, le premier essai à large échelle du nouveau système Dolby Atmos (développé pour les très grandes salles) et le premier téton en animation 3D qui pointe sous la robe...

Le compositeur écossais Patrick Doyle est chargé de nous faire découvrir de belles musiques traditionnelles, comme dans "Harry Potter", "Eragon", "Raise of the Planet of the Apes" (Oh, wait!) ou "Thor" (?). "La Luna" est un court métrage nommé aux Oscars qui sera projeté juste avant le film.

Par contre, après le récent "The Hunger Games", ce ne sera pas la première héroïne à l'arc. Cependant, l'histoire se déroulant au 10e siècle en Ecosse, techniquement (comme disent les Américains) oui, et même longtemps avant Jeanne (D'arc). Et pour le voir en VO il va falloir s'accrocher à l'accent écossais.

Sortie USA: le 22 juin 2012.

Bande annonce:

samedi 21 avril 2012

Les films les plus et moins rentables de Hollywood

20 avril 2012, le 4/20 pour certains ou "Pot Day", une date moins rose pour d'autres. Disney a en effet gentiment poussé vers la porte de sortie Rich Ross qui s'est montré docilement désolé pour sa gueule dans une lettre aux employés dont le New York Times a publié quelques extraits. Malgré un prénom prédestiné, Rich Ross était issu du milieu de la télé et n'avait jamais eu à se mesurer au monde du cinéma. C'est fait. Disney avait déjà remercié son précédent patron en septembre 2009.

http://www.the-numbers.com/images/movies/Paranormal-Activity-Thumbnail.jpg http://thisdistractedglobe.com/wp-content/uploads/2007/03/Mad%20Max%20poster%201.jpghttp://www.the-numbers.com/images/movies/opusdata/John-Carter-Thumbnail.jpg

Septembre 2009? C'était la date de sortie de "Paranormal Activity", écrit et produit par Oren Peli qui s'est depuis perdu dans une rivière amazonienne.  "Paranormal Activity" était une production au budget ridicule de 15'000 dollars (!) - en comparaison, "The Blair Witch Project" s'est tourné avec un budget de 600'000 dollars - auxquels s'ajoutent 350'000 dollars de droits et qui a rapporté près de 200 millions à ce jour! Le profit se chiffre à plus de 650'000% alors que, chez Disney, on enregistre un record dont la boîte se serait bien passée. En effet, "John Carter" est entré dans la légende: la plus grosse perte de toute l'histoire du cinéma qui devrait se chiffrer aux alentours de 200 millions. Toutefois, en termes de retours sur investissement, d'autres films ont fait pire. Vous n'en avez probablement pas beaucoup entendu parlé et c'est normal. Quand un film bénéficie d'un budget de 15 millions et en rapporte... 22'723$ c'est ce qu'on appelle un sacré bide. Le film s'appelle "All Queen's Men" et il date de 2002.

En termes de pertes sèches, "John Carter" détrône "Mars Needs Moms", un film dont rien que le titre donne envie (Mars a besoin de mamans) et qui a laissé une ardoise de 130 millions l'an dernier. Décidément les films martiens récents sont maudits. Est-ce de bon augure pour le remake de "Total Recall"?

Avant la sortie cinéma (septembre 2009) - très rapidement suivie du DVD (décembre 2009) - du phénomène "Paranormal Activity", le film le plus rentable de l'histoire était "Mad Max". Avec 200'000$ de budget, le film de 1980 avait rapporté près de 100 millions, soit 25'000% de profits! "El Mariachi", du génial Robert Rodiguez, a aussi cartonné en 1993 avec ses... 7'000$ de budget qui ont rapporté plus de 2 millions. Enfin, malgré un budget très risqué de 237 millions de dollars, c'est toujours "Avatar" qui domine le classement des poules aux oeufs d'or hollywoodiennes, avec plus d'un milliard de gains, devant "Titanic" qui en a rapporté 720 millions une fois les 200 millions investis remboursés. James Cameron peut voir l'avenir sur un matelas de dollars.

Tous ces chiffres viennent du site the-numbers.com.

mercredi 18 avril 2012

"Contraband" - Reykjavik-Rotterdam devient New-Orleans Panama et ça marche !

Critique de film

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Remake hollywoodien du film "Reykjavik-Rotterdam" sorti en 2008, le dernier film mettant en scène Mark Wahlberg ne vous laissera pas respirer une seule seconde. Pas le temps d'aller pisser, donc installez-vous confortablement et laissez-vous entrainer dans les exactions d'un escroc malin comme un singe. La réalisation époustoubouriffante de l'acteur-producteur-réalisateur islandais Baltasar Kormakur (qui jouait déjà le rôle du héros Chris Faraday dans le film original islandais d'Oskar Jonasson), producteur de l'OVNI "101 Reykjavik" et de "Crime City" notamment, permet de faire passer sans encombre les plus grosses ficelles de ce polar haletant qui vous emmènera durant 109 minutes entre La Nouvelle-Orléans et Panama City à bord d'un cargo très souple d'hélice. Kate Beckinsale apporte un soutien remarquable à l'élaboration du héros Chris Faraday et les rebondissements se succèdent à un rythme épuisant. Ben Foster remplit également à la perfection son rôle de personnage secondaire retors.

Les marins auront peut-être envie de se gausser de quelques invraissemblances de-ci de-là, mais elles font partie d'un ensemble appartenant au domaine de la fiction qui rend l'oeuvre très grand spectacle, même si le complot est un peu téléphoné. Belle lumière, plans audacieux et scénario solide font de ce remake un deuxième bon film à voir pour une soirée islandaise tendance. Doté d'un budget estimé à 25 millions de dollars, le film "Contraband" a rempli son contrat durant le seul premier weekend de sa diffusion mi-janvier 2012 aux Etats-Unis. Franchement, c'est mérité. Universal n'a d'ailleurs pas lésiné sur les moyen et distribué plus de 2800 copies le premier weekend !

L'original était déjà pas mal du tout. On a légitimement peur quand Hollywood reprend la sauce d'un bon film à sa manière mais quand l'acteur devient réalisateur du remake ça fonctionne à merveille apparemment. Et ça réveille.

Note IMDb: 6.6/10 (plus de 14'350 votes)
Tomatometer: 51% pour la critique, 60% pour l'audience qui est meilleur public...
Sortie DVD prévue le 24 avril 2012. Sortie dans les salles françaises: 16 mai 2012.

Bande annonce (VO):

dimanche 15 avril 2012

Un peu d'humour pour les 100 ans de la disparition du Titanic

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Depuis 100 ans que la presse reprend la formule magique du New York Times à chaque catastrophe, voici un peu de détente, pour changer, avec le meilleur de 100 ans de blagues sur le naufrage de Céline Dion, euh, du Titanic pardon. Il y en a sûrement que vous avez loupé nan?

Tout d'abord, quatre quotidiens anglophones n'ont guère attendu pour publier les premières images satiriques sur le Titanic. En voici quelques-unes datant de 1912...

1) Légende: "Le doigt qui bouge écrit et, une fois qu'il a écrit, continue son chemin." Sur l'image: "Les équipements de sauvetage étaient inadaptés" (Publié dans le "Dispatch" de Columbus, Irlande).




2) Les faits et la théorie ("L'éternelle collision", Macauley dans New York World, 1912)...




Les dessinateurs de presse s'inspireront ensuite grandement du couple Iceberg-Titanic pour, principalement, illustrer certains messages politiques.

3) Dans le genre dessin humoristique, il paraitrait que George Lucas aurait envoyé cette image à James Cameron en 1998 pour le féciter d'avoir détrôné Star Wars à la première place du Box Office de tous les temps...

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4) Et puisqu'on est dans le film, voici l'affiche de Titanic 2, le retour...

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5) Toujours dans l'esprit du célèbre film de James Cameron, réédité en 3D pour l'occasion...

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6) Devinez quel film on passe à bord de l'arche de Noé...

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7) Pourquoi on aime Titanic au cinéma? Parce que la réalité est trop moche...

http://netdna.webdesignerdepot.com/uploads/humor_ads/titanic.jpg

8) Puisque je vous dis que la réalité fait chier. Avant d'appeler quoi que ce soit "Titanic", réflechissez bien...

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9) Une autre preuve. Nos dirigeant en mode "Titanic" sur le changement climatique: après Kyoto et Copenhague, ils sont tous d'accord pour signer un accord qui permettra une nouvelle rencontre. L'important c'est de se rencontrer quoi.

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10) Revenons donc aux théories. Pour éviter une tragédie c'est simple. On construit un autre Titanic au-dessus du premier. Le premier se prend l'iceberg comme dans le scénario abracadabrant de Cameron. Il coule, évidemment. Le Titanic du dessus poursuit la croisière like a boss. Démonstration...

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11) Dans la catégorie produits dérivés, voici un château gonflable russe...

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12) En voilà un autre à louer...

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13) Si vous me croivez pas...

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14) Il y a aussi le modèle arbre à chats... Si si...

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15) Et le bouchon de bain...

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16) Il y a aussi le cadeau souvenir glauque...

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17) Et maintenant, une page de publicité...

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18) Du Na! dans toute sa splendeur (notez l'url de l'image originale)...

http://www.dessinateur.biz/blog/wp-content/uploads/2012/04/957_titanic_tamere.jpg

19) Quand des "scientifiques" découvrent des restes humains congelés dans l'iceberg qui a coulé le Titanic (Weekly World News, 1998)...

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20) No comment...

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21) Et une autre page de publicité...

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22) Une pub inspirée, pour un opticien...

http://www.1jour1pub.com/wp-content/uploads/2011/03/Opticien-Washin-Titanic.jpg

23) En bonus, la blague certainement la plus pourrie (un classique):

Un Américain compose le numéro d'un centre d'appels et tombe sur un correspondant au fort accent asiatique:

- "Vous êtes Chinois?", demande-t-il. "Vous savez, je ne vous pardonnerai jamais Pearl Harbour".
- "Euh, non, je suis Coréen. Et Pearl Harbour c'était les Japonais Monsieur,.. Monsieur comment?"
- "Monsieur Goldberg. Ouais ben Chinois, Coréens, Japonais, tous pareil !"
- "Vous savez, je ne vous pardonnerai jamais d'avoir coulé le Titanic. Iceberg, Goldberg, tous pareil hein..."

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Halifax, son air pur, ses cimetières aux catastrophes...

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/79/Halifax_Explosion_blast_cloud_restored.jpg/220px-Halifax_Explosion_blast_cloud_restored.jpgLe cimetière commémoratif des victimes du Titanic se trouve au Canada, à Halifax, à 750 miles (plus de 1200 km) du lieu où le Titanic a coulé, en Nouvelle-Ecosse (Canada). Seules 121 victimes ont été repêchées sur les plus de 1'500 disparus, dont certaines jamais identifiées. Ce que l'on sait moins c'est que le drame du Titanic a été suivi 5 ans plus tard par la plus grande explosion de tous les temps avant la bombe atomique, le 6 décembre 1917. Deux bateaux sont entrés en collision au nord du paisible port canadien qui compte 390'000 habitants, détruisant une bonne partie de ses faubourgs et causant la mort de plus de 2'000 hommes. L'explosion, causée par l'embrasement de plus de 180 tonnes de TNT dans l'un des navires, le Mont-Blanc, a également laissé plus de 9'000 blessés. Elle reste la plus grande explosion accidentelle jamais arrivée dans ce bas monde. C'est aussi au large de Halifax, à 8 km des côtes, que le vol Swissair 111 a causé la mort de ses 229 passagers et membres d'équipage le 2 septembre 1998. 

Certes, ce n'est pas très drôle, mais merci d'avoir suivi !

jeudi 5 avril 2012

"The Hunger Games" - Du très bon spectacle

Actuellement au cinéma

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/thumb/4/42/HungerGamesPoster.jpg/215px-HungerGamesPoster.jpg

Sorti sur les écrans français le 21 mars 2012, l'adaptation cinématographique de la dystopie à succès signée Suzanne Collins est une réussite sur tous les plans. Le film est engageant, on est rapidement plongé dans l'atmosphère inquiétante de ce futur dont on ne saura pas grand chose pour les besoins du film. Et c'est très bien ainsi. L'action se concentre sur ce jeu télé post-atomique, qui rappelle "Le prix du danger" réadapté avec un peu de "Chasses du Comte Zaroff" dedans, appelé "The Hunger Games" (les jeux de la faim). L'écriture conjointe du réalisateur Gary Ross (qui avait écrit et dirigé "Pleasantville" en 1998) et de l'auteure Suzanne Collins est menée très efficacement. Le casting est royal, avec les participations d'un Lenny Kravitz en designer improbable et plutôt calme, un Woody Harrelson qui malheureusement perd un peu vite tout son charme grunge et l'omniprésent Donald Sutherland, démarché partout où le futur est un peu glauque sur écran. Les acteurs principaux livrent ce qu'on attend d'eux et ce qui est invariablement à la mode en ce début de millénaire: une fille guerrière jouée par Jennifer Lawrence, moche à la ville, resplendissante à l'écran, accompagnée d'un androgine clone de Justin Bieber joué par Josh Hutcherson.

Vous sentez une pointe de critique dans ces moqueries? Il faut dire que Gary Ross a bien ficelé son paquet et niveau production c'est une totale réussite. 78 millions de dollars de budget seulement, c'était un pari risqué et gagné haut la main vu les scores du box office qui ne cessent de grimper et le meilleur moyen de ne pas subir une overdose d'effets spéciaux (merci). Il faut donc bien se faire les dents sur le tendre du rôti. L'univers imaginé par Suzanne Collins n'a pas franchement de quoi faire vibrer tout grand amateur de science-fiction. Il m'en chatouille une sans réveiller l'autre, comme dirait le grand Jacques (Chirac, hein, pas Brel). On entend partout résonner les "Roller Ball" ou autres "Battle Royal" chez les fans en mal de références et, à part se pencher sur les noms trop top cool de ses héros, les critiques littéraires ont dégouliné de compliments sur le style simple et efficace de Suzanne Collins en oubliant de préciser que son succès populaire était justement lié au fait que sa trilogie laisse un peu sur sa faim (et qu'elle ne prédit rien en fait)...

Rassurez-vous, fans de Suzanne Collins, qui trouvez que le film "The Hunger Games" en a oublié des tonnes dans son traitement, vu le succès au box office, la trilogie publiée dès 2008 aura sûrement lieu et donnera l'occasion de voir sur grand écran l'ensemble de l'univers de Panem s'exprimer dans son entier lors des prochains épisodes. Pour ma part, sans être fan de Suzanne Collins, j'ai beaucoup aimé le film et le jeu de Jennifer Lawrence. Gary Ross étant né le même jour que moi (mais 10 ans plus tôt) il a toute ma sympathie depuis "Pleasantville". Pour l'année 2012, "The Grey" est battu au niveau du spectacle. Un film à voir au cinéma sans aucun doute.

Notes AlloCiné: 3,6/5 (presse) et 3,9/5 (spectateurs).
Note IMDb: 7.7/10 (plus de 74'000 avis).
Tomatometer: 85% (244 avis).

Une bande annonce VO avec sous-titres français:


lundi 2 avril 2012

"The Iron Lady" - La Maggie du cinéma

Critique de film

http://www.filmsfix.com/wp-content/uploads/2011/11/The-Iron-Lady-poster-INT1.jpg

Le moins que l'on puisse dire c'est que Margaret Roberts Thatcher n'a jamais été très populaire, ni chez elle, ni au bout du monde, ni chez Renaud chanteur énervant (pardon, énervé). Pas de problème, le cinéma va vous arranger ça à grands coups de cuillère à reluire même les pires personnages de l'histoire. Le film signé Phyllida Lloyd ("Mamma Mia!") met donc en scène une Meryl Streep brillante de mimétisme mais beaucoup beaucoup trop carismatique pour endosser ce costume pivoine à chapeau assorti.

Le scénario et le traitement de "The Iron Lady" sont d'une rare complaisance à l'égard de l'une des figures politiques les plus controversées du 20e siècle. A croire que ça tombe très bien puisqu'on vient de découvrir un potentiel de 60 milliards de barils de pétrole à puiser du côté des Malouines, ce qui redonnerait presque la fibre colonnialiste au Royaume de Sa Majesté bien décidé à tenir Cristina Kirchner très éloignée de cette manne.

Bref, un film à la gloire d'une Dame de Fer qui cite Napoléon apparemment exempte de tout défaut de ce côté-ci de l'Atlantique. C'en est presque risible et le film est un phénomène à aller voir (ou pas*) rien que pour en sourire d'ennui et pour la prestation d'une Meryl Streep (Oscar de la Meilleure actrice et qui a rafflé toutes les grandes récompenses étasuniennes et anglaises dans cette catégorie en 2012) toutefois trop reconnaissable sous le masque également oscarisé (Meilleur Maquillage). Le Monde titrait "Thatcher sans le thatcherisme" et c'est à peu près ça. On a peine à se satisfaire des pitreries de Denis et les autres personnages secondaires sont inexistants. Malgré les retours en arrière on assite à un film linéaire qui aligne les meilleurs passages des 11 ans et demi de règne de la Dame de Fer. La page Wikipédia est nettement plus intéressante. Alors, piratez-le*! Gnark gnark.

Sortie française: 15 février 2012.
Notes AlloCiné: 2.3/5 (Presse) 3.2/5 (Spectateurs)
Note IMDb: 6.2/10 (plus de 18'000 votes)
Tomatometer: 53%.
Bande annonce (en VO):

jeudi 29 mars 2012

"Young Adult" - Je me suis bien fait chier

Critique de film

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Après "Juno" et "Jennifer's Body", "Young Adult" est le troisième volet de l'exploration scénaristique de l'Amérique profonde par le phénomène Diablo Cody. Depuis "Juno" on parle d'un film écrit par la jeune scénariste comme si c'était son projet de A à Z. Phénomène curieux qui doit rendre jaloux bon nombre de scénaristes dont plus généralement le nom est oublié dans un coin du générique au profit d'un "t'as vu le dernier film de Brad Pitt?" lancé devant les zillions de machines à café de la planète. Alors, "t'as vu le dernier film de Diablo Cody?". Oui et je bâille encore.

Tout comme Brad Pitt ne "fait" pas de film, "Young Adult" est un film de Jason Reitman qui avait déjà signé "Juno". La réalisation du Canadien et fils d'Ivan n'a guère changée. La photo nous plonge dans une Amérique grisâtre bien éloignée des flamboyants sourires hollywoodiens de 99% des séries et films étasuniens qui aiment oublier qu'un habitant sur deux du Land of the Free est obèse. Grâce à Diablo Cody le spectateur est vite entouré du vide culturel caractérisant la population d'un bled perdu du Minnesota appelé Mercury, à quelques brasses de Minneapolis. L'histoire se résume en un tweet: retourner avec un ex c'est comme fouiller le cendrier à la recherche d'un vieux mégot.

Si le scénario est solidement construit autour d'une histoire sans intérêt, il faut tout de même admettre que ce film représente tout ce qui ne m'intéresse pas au cinéma. Des personnages bien trop proches de la réalité et une ambiance qui plombe tous mes rêves et espoirs une fois les quinze premières minutes de film passées. Si passer une semaine en compagnie d'une pétasse du Midwest est votre truc, comme cela semble être le cas des amateurs du site que j'aime détester Rottentomatoes, vous allez adorer. Si vous aimez aller au cinéma, comme moi, pour rêver un peu vous allez exiger le remboursement. Pourtant, le rôle de la pétasse de compétition confié à Charlize Theron offre à l'actrice un terrain de jeu idéal pour déployer tout son talent. Mais "Young Adult" a autant de chances de séduire un public non étasunien que Cocoricocoboy de franchir les frontières gauloises. Parler d'Oscar pour ce film soporifique me laisse songeur. L'intention du film (la jeune adulte qui vieillit mais ne grandit pas) est, je trouve, complètement ratée et rien dans le scénario ne vient sauver la mise.

Note IMDb: 6.8/10 (plus de 16'000 avis).
Tomatometer: 81% (wtf ???).
Sur les écrans français depuis le 28 mars 2012.
Note AlloCiné: 2,7/5.
Bande annonce (VO st FR):

lundi 26 mars 2012

"Extremely Loud & Incredibly Close" - Touchant

Critique de film

http://www.filmsfix.com/wp-content/uploads/2011/09/Extremely-Loud-and-Incredibly-Close-poster.jpg

D'abord il faut qu'on m'explique un truc. Quand un titre de film est sexy et canon (exemple: "The Grey") les distributeurs français semblent prendre un malin plaisir à le massacrer pour le rendre inattractif au possible, alors que des titres de film nettement plus rébarbatifs ont les faveurs d'une traduction fidèle et pourtant tout aussi pénible (était-ce pour rentrer dans les cases de l'affiche?). Je ne comprends pas et je voterai pour le ou la président(e) qui proposera dans son programme la création d'un Ministère de l'adaptation cinématographique.

"Extremely Loud & Incredibly Close" (dont l'affiche française expose la fidèle et tout aussi soporifique traduction: "Extrêmement fort & incroyablement près") déplaiera aux amateurs de films d'action qui pensent que "John Carter" est le film de l'année ainsi qu'à ceux qui accordent trop d'importance aux critiques de films français (on le sent bien mon énervement?*). Le scénario très réussi du film de Stephen Daldry ("Billy Elliott", "The Hours"), qui met en scène Tom Hanks et Sandra Bullock, est construit en respectant magnifiquement bien la structure de la quête, et de l'imaginaire, du petit Oskar Schell sur la piste du mystère qui entoure la disparition de son père durant les attentats du 11 septembre 2001. Une rare délicatesse habille l'ambiance d'un récit livré comme un conte qui nous replonge dans des années, si lointaines en apparence, sans Google, sans Smartphones et autres jeux vidéo. Max Von Sydow et John Goodman apportent, entre autres, un appui appréciable aux deux autres personnages secondaires campés par Tom Hanks et Sandra Bullock (qui livrent tous deux un vrai jeu tout en retenue), car le héros est bien l'excellent Thomas Horn dans le rôle difficile d'Oskar Schell.

Le film plaira donc à tous ceux qui pensent qu'au-delà des clichés hollywoodiens il existe encore une enfance qui mérite d'être vécue. Il est vrai que Stephen Daldry possède un talent incomparable pour reproduire à l'écran l'univers très particulier de l'enfance en éveil. Il le prouve une fois de plus avec un film sensible et touchant au suspense habilement réglé à un niveau humain, épaulé par ce génie du scénario qu'est Eric Roth (si je vous dis "Forrest Gump"?). Je n'arrive donc à reprocher à ce film qu'un titre un peu curieux et une certaine lenteur toutefois, mais qui est bien la signature du scénariste comme du réalisateur: une belle rencontre, donc, adaptée d'un roman de Jonhatan Safran Froer. Si vous avez lu le livre, ne vous attendez pas à une fresque aussi monumentale, mais à ce qu'on appelle fort justement une ad-ap-ta-tion...

En salles (en France) depuis le 29 février 2012 (près de 200'000 entrées).

Note IMDb: 6.7/10 (plus de 15'000 avis).
Tomatometer: 47%.
Note AlloCiné: Presse 2,6/5 - Spectateurs 3,6/5 (Les spectateurs sont moins blasés, cqfd).
*Première n'émet qu'une seule critique pour 1 étoile (sur 4) tout comme Les Inrocks... Tandis que les lecteurs de Première (33 avis) donnent 3 étoiles sur 4 au film. Tout comme en politique les élus sont bien éloignés de la vie de leurs électeurs, les critiques sont à même distance de leurs lecteurs...

Bande annonce (VO st FR):

samedi 24 mars 2012

"We Bought A Zoo" - Un nouveau départ qui fait du bien

Critique de film

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Sorti juste avant Noël 2011, le dernier film de Cameron Crowe ("Jerry Maguire", "Vanilla Sky") a réussi son pari en doublant la mise avant la sortie étasunienne en DVD et Blu-ray prévue le 3 avril 2012. Quand on fait le choix d'un scénario prévisible, il faut soigner tout le reste: les acteurs, les personnages secondaires, la photo, la musique. Matt Damon est brillant, Scarlett Johansson resplendissante, tous deux dans un jeu juste, épuré, efficace. Pas de sentimentalisme à l'eau de rose, rien qui ne vienne perturber la détermination de Benjamin Mee dans son choix de vie. La réalisation a été elle aussi soigneusement épurée de tout parasite. Résultat: un film sensible qui fait du bien. Pas un chef d'oeuvre, juste un bon film qui repose dans un monde de brutes. On ne voit pas les deux heures passer.

Les enfants (Colin Ford, Maggie Eizabeth Jones et la désormais célèbre et promise à un bel avenir Elle Fanning) offrent une remarquable prestation. Le réalisateur a choisi de traiter ce sujet tiré d'une histoire vraie un peu à la manière d'un conte de la vie réelle et c'est probablement ce choix qui fait que le film est réussi. On sent que tout le monde y a pris plaisir, un sentiment qui se transmet sans peine au spectateur. Comprenez: on s'en fout des problèmes quotidiens de cette famille et le réalisateur qui a participé au scénario a bien fait de les laisser en grande majorité de côté. On va au cinéma pour rêver, pas pour revoir sa VDM sur un écran.

Le choix d'une bande son d'une rare beauté est, dans la même optique, à souligner tout particulièrement. Dans Vanilla Sky, Cameron Crowe avait opté pour les vocalises féeriques de Sigur Ros, ici ce sont les notes magiques de Jonsi qui enveloppent ce film sensible d'un drapé particulièrement agréable et réussi. On remarquera encore du Tom Petty, Bob Dylan, Cat Stevens et plein d'autres habilement glissés là où il faut, une magnifique bande son très bien employée.

En français, le film doit sortir le 18 avril prochain sous le titre "Nouveau départ". Ne le manquez pas (en V.O. si possible), c'est un vrai remède anti-morrosité ou le film idéal pour conclure (de rien). Allez-y rien que pour la musique. Au niveau de la production, c'est à montrer et à étudier dans toutes les écoles de cinéma ou comment faire un beau film qui marche sans se la péter même quand on a déjà de gros succès dans son CV...

Note IMDb: 7.2/10 (près de 9'500 votes)
Tomatometer: 66% (143 avis)
Note Première: 3/4.

Bande annonce (en VO):


Bande annonce en VF (berk berk):

vendredi 23 mars 2012

"John Carter" - La plus grosse perte de l'histoire de Hollywood

Critique de film

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"John Carter" aura coûté 350 millions de dollars à Disney qui s'attend à des pertes de l'ordre de 200 millions. A l'heure où presque toutes les maisons de production cherchent à faire comprendre aux jeunes scénaristes et à tous ceux qui voudraient faire du cinéma que, oui, vous savez, on ne se lance pas dans des projets sans être sûrs des retombées, l'argent ne se trouve pas sous le sabot d'un cheval, blablabla, il y a de quoi se poser des questions sur les formidables stratégies des décideurs et leurs excellents conseils...

En France le phénomène est similaire. Prenons par exemple "La mer à boire", à une autre échelle que "John Carter" toutefois, un film qui a coûté 7 millions € pour totaliser à peine plus de 80'000 entrées... Les critiques sur les attrbutions des récompenses (Oscars, Césars, etc.) n'ont jamais été aussi vives et pourtant le cinéma se porte plutôt bien. En France les salles n'ont jamais été aussi fréquentées et Hollywood dévore 65'000 projets de films par année.

Alors que se passe-t-il dans la tête des pontes du 7e Art quand ils décident de peindre au pistolet à crépi les murs de leur empire? "John Carter" était à sa sortie, dans la bouche de presque tous les critiques de cinéma, le film à ne pas faire et le piège idéal dans lequel serait tombé Disney. Au niveau des chiffres certes, mais est-ce un si mauvais film?

Honnêtement oui et non. C'est du grand spectacle au scénario ultra convenu avec méga over-dose d'effets spéciaux. La ligne héroïque du personnage naïf qui tombe amoureux de la princesse mais va en prison et terrasse le boss dans l'arène avec ses super pouvoirs, plus personne n'en veut depuis les trois premiers derniers premiers épisodes de la saga Star Wars. Pourtant les studios continuent à vouloir prendre les spectateurs pour des abrutis décérébrés capables d'avaler n'importe quoi tant que ça pétarade dans tous les sens. Résultat: une facture salée, tout simplement la plus grosse perte de l'histoire de Hollywood, quand même (on dit "Epic Fail"). "John Carter" se laisse voir, la réalisation d'Andrew Stanton ne faute pas, même si le film est un peu longuet, mais Taylor Kitsch est aussi fade que son nom (pas autant que Daniel Radcliffe tout de même) et Chuck Norris reste indétrônable. Il semble moins casse-gueule de diriger Nemo et Wall-E. Cet acteur n'est pas mauvais, presque attachant, mais embarqué dans un scénario terriblement pauvre et kitch dans lequel aucun personnage secondaire ne vient efficacement à sa rescousse. C'est du même niveau que le remake de Connard le Barbant, en gros, avec du Jar Jar Binks dedans.

L'oeuvre grandiloquente d'Edgar Rice Burroughs méritait plus de respect, plus de risque et surtout plus de dérisoire. C'est fatiguant quand les studios se prennent trop au sérieux sur des sujets qui ne le sont pas de toute évidence et qui pourraient être traités autrement, avec un peu de matière grise par exemple, en laissant un peu de place à l'imaginaire. Je suis sûr que Disney aurait pu trouver à la place 10 projets de films à 35 millions qui auraient bien mieux satisfait le public, assuré des rentrées et fait bosser du monde.

Sortie française: 7 mars 2012.

Note IMDb: 7.1/10 (plus de 21'000 votes)
Note AlloCiné: 3.5/10 (plus de 2'200 avis)

La bande annonce en français:

jeudi 15 mars 2012

"The Grey" - Le meilleur film de l'année (pour l'instant)

Critique film

https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEih3SfUT33Cp87_E1K-X-i0iuVXeSxF0imzpwbphtgVIrzCJeE9AkSt49c5x_35FbBtM-UGJNik1vZ0bRNcsh7spLc7uvAWDavPQ3EeNWO4vqR5-rK6jVJWvNKoBxwXYDTozf2-rckQfZU/s1600/The+Grey+Film+Poster.jpg

Pour ne rien vous cacher, ces derniers jours je n'ai vu que des navets ou presque. En tête: "the lady in black" avec des lettres aussi minuscules que le scénario et la prestation de Harry Potter mort tout le long du film. Vous aimez les films qui vous collent au fond du siège? Les trop rares films où la photo, le scénario, les acteurs, la musique et la réalisation vous transportent à en oublier le monde réel? Vous aimez les loups? La neige, le froid et les sapins?

Parfois les meilleures surprises cinématographiques sont celles dont on n'a pas trop entendu parler avant et qui se frayent un chemin naturellement porté par un public conquis. Bienvenue aux portes du film "The Grey" qui n'a pas besoin de promo tapageuse. J'en avais relativement peu entendu parler (contrairement à l'insupportable femme en noir qui ne mérite surtout pas une critique) et je me suis plongé dedans sans rien savoir de l'histoire ni du scénario... Si vous voulez connaître les mêmes sensations, évitez la bande annonce ci-dessous. Je vous promets que ça en vaut la peine. "The Grey" (excellent titre*) est littéralement la somme de toutes les peurs et elles sont nombreuses dans ce riche scénario (je ne vous fais pas la liste).

On ne peut même pas critiquer Liam Neeson qui souvent prend tout l'écran, à se surprendre des fois en train de bouger la tête de côté en lui disant "pousse-toi" - mais pas non plus au point, jamais égalé, de Kevin Costner quand même - car l'Irlandais livre une remarquable interprétation du mâle alpha confronté à son pendant canin. Quand on pense que ce formidable acteur largement sous-évalué a perdu sa femme dans un tragique accident de ski il y a à peine plus de deux ans, on ne peut qu'être d'autant plus admiratif pour avoir su embrasser ce rôle avec autant de justesse et brillamment poursuivre sa carrière. Chapeau.

Tout est admirable dans "The Grey", jusqu'à la dernière goutte de suspense. Impossible même de crier au loup quand l'omega se fait rôtir tant on est rapidement entré en empathie avec les personnages et leur situation dramatique (le mot est faible) dès les premiers moments de panique. On sent un très grand respect de la réalisation (Joe Carnahan) pour cet animal en voie d'extinction malgré quelques clichés pardonnables.

Imaginez-vous soudainement envahis dans votre vie tranquille par une bande de loups. Ok. Vous n'allez pas leur tendre un nonos en leur murmurant qu'il est mignon le chienchien. Imaginez maintenant l'inverse. C'est le point de départ d'un scénario bien plus riche encore et qui bénéficie d'un très bon point dans la production: Ridley Scott (Scott Free). A ne manquer sous aucun prétexte après avoir éloigné les âmes sensibles.

Note IMDb: 7.3/10 (plus de 25'000 votes)
Tomatometer: 79%
Sortie française en salles : "Le territoire des loups" (*quel titre nul à chier) 29 février 2012.

La bande annonce :

lundi 5 mars 2012

"The Adventures of Tintin: The Secret of the Unicorn" - La grosse tête ?

Critique cinéma

http://downloadallnow.com/wp-content/uploads/2012/02/The-Adventures-of-Tintin-2011.jpg

 

On peut dire que Spielberg & Amblin sont diablement actifs ces derniers temps et surtout très efficaces. Dernier en date sur les écrans, un Tintin plus vrai que nature et qui bouge, sorti le 21 décembre 2011. Il est presque impossible de critiquer un tel chef d'oeuvre si magnifiquement proche des albums de Hergé au plus petit détail près. C'est vivant, c'est drôle, c'est émouvant, c'est désuet comme un album de Tintin. Il n'est donc pas impensable de confier l'adaptation de Tintin à un non Belge quand c'est Spielberg qui s'y colle. Le début d'une longue série prometteuse (une trilogie normalement). D'ailleurs, de son vivant, Hergé, fan de Steven Spielberg et réciproquement, pensait déjà que seul Spielberg était capable d'une adaptation à la fois fidèle et passionnante.

 

Une seule chose, sur le plan esthétique, m'a un peu dérangé durant le film sur lequel Peter Jackson - et ses effets spéciaux signés Weta Digital - est aussi intervenu, les têtes sont trop grosses en proportion par rapport au reste du corps (en 2D, je ne l'ai pas vu en 3D ou IMAX 3D), sauf celle de Tintin qui est mieux proportionnée que celle de Haddock par exemple, affublé d'un corps rachitique. Un curieux phénomène d'angle (est-ce dû à la 3D?) qui parfois incite à se concentrer sur cet effet de miroir déformant au détriment du superbe rendu numérique. [Après avoir écrit cela, je suis quand même allé voir si c'était mes yeux mais non, plusieurs blogs parlent de ce phénomène dérangeant...]

 

Je me réjouis maintenant de le revoir mais en français, pour passer de Thomson & Thompson à Dupont et Dupond histoire de me replonger dans l'enfance... Mais à cause de ce curieux défaut je me demande si les producteurs ne vont pas choper la grosse tête pour la (les) suite(s)... (C'est nul, on est d'accord).

 

Note IMDb : 7.6/10 (plus de 48'000 votes)

 

Bande annonce:

 

samedi 3 mars 2012

"L'exercice de l'état" - Les monologues du pénis

Critique film

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L'une des grosses surprises de Cannes en 2011 sort en DVD. Surprise, car on ne fait plus beaucoup de films nouvelle vague en France et c'est peut-être mieux ainsi. Dialogues riches mais décousus comme les notes d'un orchestre symphonique moderne, personnages déconstruits, ambiance glaciale, les ingrédients indigestes d'un film élitiste sont réunis pour un sujet tout aussi élitiste. 

J'ai aimé la prestation extraordinaire d'Olivier Gourmet qui tient le film à lui tout seul. Il est évident que le César devait lui revenir cette année mais les pontes non moins élitistes du cinéma français ont d'autres arguments qui nous dépassent, nous simple public. J'ai aimé certaines répliques cultes du scénario. J'ai aimé l'ambiance malsaine du film, même si ce n'est pas forcément ça que veut nous vendre Pierre Schoeller à la base. N'est pas Bertrand Blier qui veut...

Je n'ai pas aimé la découpe abstraite du scénario, sorte de montage cubiste appuyé par de grosses ficelles alors que la trame est délaissée. Si j'ai bien compris, on veut nous vendre le couple Bertrand-Gilles mais Michel Blanc n'arrive à être que Michel Blanc (un César? Really?) et d'autres éléments perturbateurs ne font pas si bien fonctionner ce couple. C'est raté. Finalement je n'ai pas aimé cette vision partisane d'un état rigide aux mains d'énarques fanatiques, un état qui pourrait s'appeler les monologues du pénis, dans lequel les femmes sont reléguées aux rangs de responsable de communication, de ménagère bourgeoise et de syndicaliste fantasmée. Ne manquait plus qu'une péripatéticienne pour boucler le cliché.

Un film qui ne changera pas votre vie et qui déçoit, mais avec une forte présence. Pour ceux qui en ont (Mnistère de l'Homme).

Note AlloCiné: 3.6/5

Bande annonce:

mercredi 29 février 2012

"Chronicle" - Super héros sans collants

Critique cinéma

http://www.thespartanchronicle.com/wp-content/uploads/2012/02/chronicle_p.jpg

L'adolescence est toujours un thème délicat à aborder au cinéma. Il faut saluer la performance quand cet âge lié aux transformations du corps et de la conscience est parfaitement maîtrisé sur grand écran. "Chronicle" est l'histoire de trois adolescents confrontés à un changement particulièrement radical leurs vies: ils acquièrent des super pouvoirs.

Les films de super héros, presque tous tirés de la bande dessinée et principalement signés Marvel, ne se préoccupent guère de la "réalité" des faits, le trait est grossier et on est plongé dans le fantastique qui sied très bien au 7e Art. Ce que "Chronicle" a de dérangeant est cette exploration du mal-être adolescent, un thème rarement ou mal abordé dans le genre.

Malheureusement, le choix de réalisation à la mode consistant à monter des séquences de faux reportages vidéos dessert ici la cause d'un film au scénario assez pauvre. On ne compte plus les films et séries qui martèlent ce choix de réalisation à en devenir franchement lourdingue: "The River" la série, "7 Nights of Darkness" récemment, "The Blair Witch Project" évidemment, etc. "Chronicle" comporte de brillantes idées, des scènes mémorables, des angles de prise de vue et des effets spéciaux magnifiques, mais il lui manque une certaine dose d'émotion. 

Les personnages sont à peine construits et la B.O. inexistante pèse comme un âne mort tout au long du film. Le film dure 1h23 et laisse sur sa faim. Rajouter quelques minutes pour mieux construire les personnages n'aurait pas été de trop Messieurs les producteurs. Il y a de l'idée dans ce film. C'est à voir, absolument. C'est le type de film qui peut soit devenir culte et générer des suites et autres copies, soit tomber dans l'oubli de ses erreurs. 

Note IMDb: 7.5/10 (près de 20'000 avis)
Note Allociné (presse & spectateurs): 3.5/5 (plus de 1'600 avis)

La bande annonce qui en dit trop:

lundi 27 février 2012

La dernière folie de "The Artist"

"The Artist" encore et toujours... Grand vainqueur des 84e Oscars, le film muet est devenu le premier film français à recevoir autant de déclarations d'amour chez l'Oncle Sam. Premier Oscar pour un acteur français et 5 en tout sur 10 nominations, chapeau les artistes. Seul Polanski avait pu obtenir un oscar de meilleur réalisateur pour "The Pianist".

http://sbccfilmreviews.org/wp-content/uploads/2009/12/silent_movie.jpg

"La dernière folie de Mel Brooks" ou "Silent Movie" n'avait pas eu droit à autant de louanges de la profession après sa sortie en 1976, ni même aujourd'hui, alors qu'il parait que le tout Hollywood adoooore les films muets. J'ai pourtant du mal à imaginer que Langmann et Hazanavicius (qui est paraît-il cinévore) n'aient jamais pensé au film de Mel Brooks. Pas un hommage, pas une référence. Apparemment "The Artist" a inventé le concept 35 ans après "La dernière folie de Mel Brooks".

Les récompenses obtenues aux oscars par Jean Dujardin et Michel Hazanavicius sont méritées et une excellente nouvelle pour le cinéma français. C'est dommage qu'autant de monde - critiques, journalistes et héros des nominations - souffre aujourd'hui de la maladie d'Alzheimer. À croire que ce qui se passe en politique n'est pas si différent de ce qui se passe dans les rouages de la grosse machine du cinéma. Quand j'étais gamin, "La dernière folie de Mel Brooks" m'a beaucoup marqué, surpris et dérangé. Je me rappelle aussi à quel point la profession l'avait boudé alors que son succès en salles était indéniable. 

Rappelons dans ce concert de cocoricos amnésiques que "Hugo", mon préféré, raffle aussi 5 récompenses (environ 25 en tout jusque-là), mais dans les domaines techniques: meilleur montage son, meilleur son, meilleure technique, meilleure direction artistique et meilleurs effets spéciaux.

Je voulais simplement rendre un petit hommage à Mel Brooks (et à l'inoubliable Marty Feldman), tout en me réjouissant de la récompense obtenue par Jean Dujardin, qui est un immense acteur comique.

dimanche 26 février 2012

"Hugo" - Just magnifique

Critique cinéma

http://blog.80millionmoviesfree.com/wp-content/uploads/2011/08/hugo-movie.jpg

Demain dans la nuit du 26 février 2012, s'ouvre la 84e cérémonie des oscars avec, espérons-le, une belle surprise pour le film "Hugo" (Hugo Cabret sur les affiches françaises) de Martin Scorsese. Si un film mérite bien d'être apprécié en 3D c'est ce Hugo qui nous fait voyager dans les rouages des horloges de la Gare Montparnasse de l'après Grande Guerre. Le début de notre décennie voit les films en 3D arriver dans tous les sens sur nos écrans devenus numériques et il est curieux de constater qu'avec cette importante révolution du cinéma (le numérique hein, pas la 3D) viennent des films pour nous rappeler les héros de la conquête des rêves (avec des chienchiens cromeugnons pour enfoncer le clou).

Aux oscars, Hugo (3 chienchiens) se battra principalement face à The Artist (Uggie tout seul). Deux films qui revisitent le cinéma d'antan, avec 11 nominations pour le film de Martin Scorsese contre 10 pour le film de Michel Hazanavicius qui vient de triompher aux césars. Très honnêtement, The Artist est un bon moment de cinéma. Mais rien à voir avec ce petit chef d'oeuvre de complications qu'est Hugo. Un conte inspiré de l'oeuvre de Brian Selznick certes, mais une pure réussite dans tous les domaines. Si j'ai trouvé The Artist un peu léger au niveau du scénario et du jeu d'acteurs, hugo est un enchantement à côté. Le jeune Asa Butterfield est convaincant et émouvant avec ses beaux yeux bleus. Donner un second rôle difficile à Sacha Baron Cohen est du pur génie. Puis, il fallait l'immense Ben Kingsley pour tenir cette troupe de saltimbanques à mi-chemin dans le monde d'Amélie Poulain et dans l'univers steampunk de Caro et Jeunet.

On attribue volontiers l'invention du cinéma aux frères Lumière et à l'année 1895, marquée par deux évènements ferroviaires qui ont imprimé les mémoires durant très longtemps: "L'arrivée d'un train en gare de La Ciotat" et la photo d'une locomotive traversant la gare Montparnasse que l'on trouve toujours dans les étals à touristes parisiens de nos jours. Ce ne sont là que quelques références parmi tant d'autres dans un film extrêmement riche au niveau de la photo, de l'image, des décors (avec d'impressionnantes affiches), du son et de la musique distillée avec le plus grand soin. 11 nominations amplement méritées aux oscars, en espérant que le film "Hugo" remporte des statuettes à la pelle. 

Note IMDb: 8.1/10 (plus de 37'000 votes)

Bande annonce:

mercredi 22 février 2012

"In Time" - Le temps c'est précieux

Critique de film

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"J'ai pas le temps" c'était le thème de Prison Break en VF, mais c'est aussi le problème de Will Salas, alias Justin Timberlake, qui poursuit une carrière cinématographique moyennement convaincante, dans le film écrit, produit et réalisé par Andrew Niccol "In Time". On attendait un peu plus consistant de la part de l'auteur de Gattaca et du Truman Show, qui ne laisse guère de surprise au spectateur entrainé dans une poursuite à la Bonnie & Clyde des temps futurs où les êtres humains sont devenus des moutons accros au temps.

Remplacez les crédits de temps par des dollars et le scénario montre ses faiblesses et ses lacunes à en devenir d'une affligeante banalité. On appréciera l'atmosphère décalée de cette dystopie un peu fade et des acteurs et actrices super sexy, c'est à peu près tout. Le maquillage grossier de la jolie poupée Amanda Seyfried, les costumes d'une consternante banalité, les erreurs de montage et la pauvreté des décors n'apportent pas beaucoup de soutien à ce futur dénué de gadgets technologiques qui pourrait être un futur imaginé dans les années 1960. 

C'est mignon mais certainement une faute spatio-temporelle qui fait qu'on n'accroche jamais vraiment pendant les longues 109 minutes du film. J'ai du louper un truc car le succès de "In Time" au box-office (149 millions $ de recettes pour 40 millions $ de budget) est là pour me faire mentir et vous inciter à tenter l'expérience...

Note IMDb: 6.5/10 pour près de 65 000 avis !
Tomatometer: 37% (150 avis) - Audience: 52%

Bande annonce :


samedi 18 février 2012

"The River" - L'Amazonie interdite

Critique série

http://admin.purplerevolver.com/admin/article/articleimages/1328975512-image00River.jpg

La série américaine "The River", diffusée sur la chaîne ABC depuis le 7 février 2012, a réussi une entrée remarquable avec ses trois premiers épisodes. Suspense, action, magie, paranormal et faux reportage (à la Cannibal Holocaust) sont au rendez-vous en pleine jungle amazonienne sous l'oeil du maestro Steven Spielberg, dans le fauteuil de producteur exécutif (Amblin). Alors que le très attendu JJ Abrams s'est empétré dans un "Alcatraz" qui tient moyennement la route, la série verte de Michael R. Perry et d'Oren Peli tient beaucoup mieux en haleine et nous en apprend un peu sur les troublants secrets de l'Amazonie.

On est très (trop) vite mis dans l'ambiance avec le pilote (tourné à Puerto Rico, les autres épisodes à Hawaï) en forme de deux épisodes. Ce qui est un peu regrettable, car on aurait aimé une construction des personnages un peu fouillé avant de passer trop vite au paranormal, mais le suspense n'en est pas gâché pour autant. Pour l'instant je ne souscris pas aux critiques qui comparent "The River" à "Paranormal Activity" (du même Oren Peli) car on est, et avec bonheur, plus dans les légendes amazoniennes et la magie (noire, blanche, verte) mais attendons de voir la suite, seuls trois épisodes ont été diffusés.

"The River" a été rendue disponible dès le 8 février via la boutique iTunes anglaise et là c'est la cata de chez cata car ces insupportables Brittons floutent et bipent tous les mots qui commencent par "fuck" et "shit", sans parler des "booyah", ce qui rend parfois la scène plus comique qu'autre chose (cf l'épisode No 3 dans lequel Shaun Parkes, alias le caméraman A. J. Poulain, se transforme en four à micro-ondes gigotant).

On attend impatiemment la fin des seulement huit épisodes de la saison pour savoir ce que les auteurs nous réservent ou s'ils nous la joueront Lost, genre tout le monde est perdu, les scénaristes, les producteurs, les personnages et les spectateurs jusqu'à la dernière minute pendant laquelle on repense à tout le temps qu'on a gaspillé devant cette ânerie. Pour moi, "The River" est la plus belle surprise de 2012 au rayon nouvelles séries, mais un petit peu trop gore pour les esprits sensibles qui sont donc prévenus.

Note IMDb: 6.7/10 (plus de 1200 votes)

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