Critique film
Pour ne rien vous cacher, ces derniers jours je n'ai vu que des navets ou presque. En tête: "the lady in black" avec des lettres aussi minuscules que le scénario et la prestation de Harry Potter mort tout le long du film. Vous aimez les films qui vous collent au fond du siège? Les trop rares films où la photo, le scénario, les acteurs, la musique et la réalisation vous transportent à en oublier le monde réel? Vous aimez les loups? La neige, le froid et les sapins?
Parfois les meilleures surprises cinématographiques sont celles dont on n'a pas trop entendu parler avant et qui se frayent un chemin naturellement porté par un public conquis. Bienvenue aux portes du film "The Grey" qui n'a pas besoin de promo tapageuse. J'en avais relativement peu entendu parler (contrairement à l'insupportable femme en noir qui ne mérite surtout pas une critique) et je me suis plongé dedans sans rien savoir de l'histoire ni du scénario... Si vous voulez connaître les mêmes sensations, évitez la bande annonce ci-dessous. Je vous promets que ça en vaut la peine. "The Grey" (excellent titre*) est littéralement la somme de toutes les peurs et elles sont nombreuses dans ce riche scénario (je ne vous fais pas la liste).
On ne peut même pas critiquer Liam Neeson qui souvent prend tout l'écran, à se surprendre des fois en train de bouger la tête de côté en lui disant "pousse-toi" - mais pas non plus au point, jamais égalé, de Kevin Costner quand même - car l'Irlandais livre une remarquable interprétation du mâle alpha confronté à son pendant canin. Quand on pense que ce formidable acteur largement sous-évalué a perdu sa femme dans un tragique accident de ski il y a à peine plus de deux ans, on ne peut qu'être d'autant plus admiratif pour avoir su embrasser ce rôle avec autant de justesse et brillamment poursuivre sa carrière. Chapeau.
Tout est admirable dans "The Grey", jusqu'à la dernière goutte de suspense. Impossible même de crier au loup quand l'omega se fait rôtir tant on est rapidement entré en empathie avec les personnages et leur situation dramatique (le mot est faible) dès les premiers moments de panique. On sent un très grand respect de la réalisation (Joe Carnahan) pour cet animal en voie d'extinction malgré quelques clichés pardonnables.
Imaginez-vous soudainement envahis dans votre vie tranquille par une bande de loups. Ok. Vous n'allez pas leur tendre un nonos en leur murmurant qu'il est mignon le chienchien. Imaginez maintenant l'inverse. C'est le point de départ d'un scénario bien plus riche encore et qui bénéficie d'un très bon point dans la production: Ridley Scott (Scott Free). A ne manquer sous aucun prétexte après avoir éloigné les âmes sensibles.
Note IMDb: 7.3/10 (plus de 25'000 votes)
Tomatometer: 79%
Sortie française en salles : "Le territoire des loups" (*quel titre nul à chier) 29 février 2012.
La bande annonce :
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