dimanche 8 juillet 2012

Série TV: "The Newsroom" - HBO & Sorkin frappent très très fort

Prenez un Jeff Daniels, à la brillante carrière (acteur, réalisateur et scénariste) malheureusement passée par un certain "Dumb & Dumber" et par des rôles très secondaires depuis. Prenez une Emily Mortimer, la Lisette de "Hugo" (Hugo Cabret), la Rachel de "Shutter Island", une actrice elle aussi à la carrière longue comme le bras, qu'on a forcément vue mais qu'on a peine à recadrer où exactement. Prenez Maggie, le personnage joué par Alison Pill, un "nouveau" visage qui a surtout tourné pour des séries ou qui a joué dans des petits rôles ("Midnight in Paris", "Scott Pilgrim vs The World", etc.) et ajoutez au cocktail de base un casting impressionnant de professionnalisme. 

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Cela suffit-il à créer la série parfaite? Bien sûr que non, et pas pour HBO qui a frappé fort avec "The Newsroom". Deux épisodes plus tard, on en est encore tout ébouriffé. Les dialogues sont débités à la mitraillette. Et ce sont de vrais dialogues, intelligents, bourrés d'infos, de répartie, d'humour et d'intelligence. L'écriture est absolument brillante. Les émotions se bousculent à un rythme époustouflant. Le jeu de scène touche au parfait. Les Emmy vont fuser, c'est certain. 

Prenez un pitch tout simple: les déboires d'une rédaction de télévision, News Night sur la chaîne ACN, qui doit se réinventer sous l'impulsion de son directeur de chaîne, alcoolique et ambitieux qui sortirait presque de "Mad Men". De la production au présentateur vedette (le fameux "Anchor man") toute une équipe s'implique et se mêle, entre histoires d'amour et collisions involontaires, de la vie de chaque membre du nouveau navire renfloué en catastrophe. On s'immisce dans les coulisses d'une rédaction de journal de 20H, quitte à ressentir de l'empathie pour des personnages que l'on ne perçoit pas toujours du meilleur oeil (producteur arrogant, présentateur surpayé, journalistes accrocs aux dépêches, etc.). Et ça marche, ça fonctionne formidablement bien après deux épisodes. Même la Miss météo (nan, je déconne) jouée par Olivia Munn avec son diplôme d'économiste s'exprime en une seule scène sur plusieurs niveaux d'émotions.

Absolument aucune critique négative à apporter à cette excellente surprise signée Aaron Sorkin, l'auteur du scénario de "The Social Network", qui était attendu au tournant. Chapeau monsieur, vous aviez réussi à nous rendre Facebook (et Zuckerberg) presque sympathique et vous nous avez désormais concocté un cocktail tout aussi délicieux avec tous les poisons imbuvables d'une rédaction télé... On touche au génie, c'est de la cuisine moléculaire. Sans oublier qu'une excellente série (comme "Girls", "Weeds" ou "Breaking Bad") sait aussi placer une excellente bande son au bon moment et là on n'est pas déçu non plus.

Le pitch tiendra-t-il le rythme de plusieurs épisodes/saisons? J'espère que de belles surprises viendront encore secouer le public déjà conquis de cette nouvelle série qui va faire couler beaucoup d'encre. Sur IMDb le score monte, aujourd'hui déjà à 8.8/10, soit en gros le score de "Community" ou de "Boardwalk Empire" en 2010, mais encore à quelques encablures de "Game of Thrones", le chef d'oeuvre indiscutable de 2011. "The Newsroom" se mange pour l'instant sans partage le gâteau de meilleure série de l'année, en attendant le retour de "Breaking Bad" le 15 juillet et de la saison finale (8) de "Weeds". A déguster et à redéguster sans honte.

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