L'histoire, banale, est celle d'un anti-héros new-yorkais incapabe d'aimer, ni une femme, ni un homme, ni même sa propre soeur ou un chat. Par contre, il adore baiser. Ou plutôt, il en est malade (d'où le "un trou est un trou"). Et il adore surtout sa bite qu'on voit bien à l'écran. Voilà en gros le film résumé au scénario très pauvre, co-signé par McQueen, mais dont il faut saluer les prestations de ses acteurs. Désolé d'avoir été un peu cru, mais le film l'est encore plus, vous serez prévenus. Et si New York vous faisait rêver, désolé encore... C'est un trou! Je ne rejoindrai pas le troupeau de critiques qui ont salué le film de toutes leurs plumes dans une cacophonie à l'unisson (désolé).
On ne capte pas bien le message du film qui explore en surface l'hyper-sexualité de Brandon sans que personne ne semble véritablement s'en soucier parmi les personnages (encore un exemple de personnages secondaires mal construits qui supportent péniblement le zéro, enfin, le héros). Quant à Brandon, il y a longtemps qu'il a laissé tomber et qu'il ne cherche pas à comprendre. C'est donc un film qui laisse sur sa faim même si l'intention pouvait paraître intéressante au départ. Un peu moins de sexe et un peu plus de profondeur psychologique ne lui aurait pas fait de mal. Bref, si vous souhaitez vous plonger dans 101 minutes d'une triste réalité vraiment très (trop) proche de ce que vit votre collègue de bureau, vous allez adorer au moins autant que le public qui a très bien accueilli le film et pourtant on ne voit pas une seule capote (comme quoi, on lui pardonne tout à Brandon).
J'ai finalement tout compris, grâce à ce film, au cinéma à succès d'aujourd'hui. Pour plaîre à la critique, et au public, il faut une histoire sans intérêt (interviewer un collègue de bureau sur sa misère intellectuelle devrait suffire), des dialogues très pauvres, mais un acteur ultra canon complètement nu, bien s'attarder sur son truc qui pendouille et sa plastique parfaite, refaire le même plan mais en plus long, faire en sorte qu'il aime TOUT se taper (on a eu peur pour le mouton à un moment donné) la bisexualité étant très importante et comme il est trop beau tout lui est pardonné (bis); ouvrir le film sur une scène insupportablement longue et complètement inutile, rajouter encore des longueurs insupportables en faisant réinterpréter un classique de chez classique mais à vitesse -2.5x pour pas que ça se voit trop qu'on pourrait à la limite se passer du scénario; penser à un autre plan super long et tout aussi inutile du mec qui court parce que c'est beau comme il court (un traveling de 2 km aujourd'hui ça ne coûte rien en pellicule); pour les effets spéciaux, ne pas s'emmerder, quelques voyages dans le métro et deux poches d'hémoglobine ça le fera, et enfin regarder "Drive" encore et encore pour bien apprendre à faire un film chiant qui plaît aux critiques et qui ne coûte pas trop cher (6,5 millions $ quand même) mais qui sera sûr de rapporter (l'empathie fonctionne toujours avec deux mots simples: sexe et boulot). Quand Virginie Despente s'y essayait en 1993 avec "Baise-moi" la critique n'était pas préparée. Elle semble mûre aujourd'hui. Bon film.
Note IMDb: 7.5/10 (près de 40 000 utilisateurs)
Tomatometer: 80% (Audience 76%)
Note Allociné: 4.0/5 (presse) 3.4/5 (spectateurs)
Bande (mouarf) annonce:
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