Sorti sur les écrans français le 21 mars 2012, l'adaptation cinématographique de la dystopie à succès signée Suzanne Collins est une réussite sur tous les plans. Le film est engageant, on est rapidement plongé dans l'atmosphère inquiétante de ce futur dont on ne saura pas grand chose pour les besoins du film. Et c'est très bien ainsi. L'action se concentre sur ce jeu télé post-atomique, qui rappelle "Le prix du danger" réadapté avec un peu de "Chasses du Comte Zaroff" dedans, appelé "The Hunger Games" (les jeux de la faim). L'écriture conjointe du réalisateur Gary Ross (qui avait écrit et dirigé "Pleasantville" en 1998) et de l'auteure Suzanne Collins est menée très efficacement. Le casting est royal, avec les participations d'un Lenny Kravitz en designer improbable et plutôt calme, un Woody Harrelson qui malheureusement perd un peu vite tout son charme grunge et l'omniprésent Donald Sutherland, démarché partout où le futur est un peu glauque sur écran. Les acteurs principaux livrent ce qu'on attend d'eux et ce qui est invariablement à la mode en ce début de millénaire: une fille guerrière jouée par Jennifer Lawrence, moche à la ville, resplendissante à l'écran, accompagnée d'un androgine clone de Justin Bieber joué par Josh Hutcherson.
Vous sentez une pointe de critique dans ces moqueries? Il faut dire que Gary Ross a bien ficelé son paquet et niveau production c'est une totale réussite. 78 millions de dollars de budget seulement, c'était un pari risqué et gagné haut la main vu les scores du box office qui ne cessent de grimper et le meilleur moyen de ne pas subir une overdose d'effets spéciaux (merci). Il faut donc bien se faire les dents sur le tendre du rôti. L'univers imaginé par Suzanne Collins n'a pas franchement de quoi faire vibrer tout grand amateur de science-fiction. Il m'en chatouille une sans réveiller l'autre, comme dirait le grand Jacques (Chirac, hein, pas Brel). On entend partout résonner les "Roller Ball" ou autres "Battle Royal" chez les fans en mal de références et, à part se pencher sur les noms trop top cool de ses héros, les critiques littéraires ont dégouliné de compliments sur le style simple et efficace de Suzanne Collins en oubliant de préciser que son succès populaire était justement lié au fait que sa trilogie laisse un peu sur sa faim (et qu'elle ne prédit rien en fait)...
Rassurez-vous, fans de Suzanne Collins, qui trouvez que le film "The Hunger Games" en a oublié des tonnes dans son traitement, vu le succès au box office, la trilogie publiée dès 2008 aura sûrement lieu et donnera l'occasion de voir sur grand écran l'ensemble de l'univers de Panem s'exprimer dans son entier lors des prochains épisodes. Pour ma part, sans être fan de Suzanne Collins, j'ai beaucoup aimé le film et le jeu de Jennifer Lawrence. Gary Ross étant né le même jour que moi (mais 10 ans plus tôt) il a toute ma sympathie depuis "Pleasantville". Pour l'année 2012, "The Grey" est battu au niveau du spectacle. Un film à voir au cinéma sans aucun doute.
Notes AlloCiné: 3,6/5 (presse) et 3,9/5 (spectateurs).
Note IMDb: 7.7/10 (plus de 74'000 avis).
Tomatometer: 85% (244 avis).
Une bande annonce VO avec sous-titres français: