jeudi 5 avril 2012

"The Hunger Games" - Du très bon spectacle

Actuellement au cinéma

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Sorti sur les écrans français le 21 mars 2012, l'adaptation cinématographique de la dystopie à succès signée Suzanne Collins est une réussite sur tous les plans. Le film est engageant, on est rapidement plongé dans l'atmosphère inquiétante de ce futur dont on ne saura pas grand chose pour les besoins du film. Et c'est très bien ainsi. L'action se concentre sur ce jeu télé post-atomique, qui rappelle "Le prix du danger" réadapté avec un peu de "Chasses du Comte Zaroff" dedans, appelé "The Hunger Games" (les jeux de la faim). L'écriture conjointe du réalisateur Gary Ross (qui avait écrit et dirigé "Pleasantville" en 1998) et de l'auteure Suzanne Collins est menée très efficacement. Le casting est royal, avec les participations d'un Lenny Kravitz en designer improbable et plutôt calme, un Woody Harrelson qui malheureusement perd un peu vite tout son charme grunge et l'omniprésent Donald Sutherland, démarché partout où le futur est un peu glauque sur écran. Les acteurs principaux livrent ce qu'on attend d'eux et ce qui est invariablement à la mode en ce début de millénaire: une fille guerrière jouée par Jennifer Lawrence, moche à la ville, resplendissante à l'écran, accompagnée d'un androgine clone de Justin Bieber joué par Josh Hutcherson.

Vous sentez une pointe de critique dans ces moqueries? Il faut dire que Gary Ross a bien ficelé son paquet et niveau production c'est une totale réussite. 78 millions de dollars de budget seulement, c'était un pari risqué et gagné haut la main vu les scores du box office qui ne cessent de grimper et le meilleur moyen de ne pas subir une overdose d'effets spéciaux (merci). Il faut donc bien se faire les dents sur le tendre du rôti. L'univers imaginé par Suzanne Collins n'a pas franchement de quoi faire vibrer tout grand amateur de science-fiction. Il m'en chatouille une sans réveiller l'autre, comme dirait le grand Jacques (Chirac, hein, pas Brel). On entend partout résonner les "Roller Ball" ou autres "Battle Royal" chez les fans en mal de références et, à part se pencher sur les noms trop top cool de ses héros, les critiques littéraires ont dégouliné de compliments sur le style simple et efficace de Suzanne Collins en oubliant de préciser que son succès populaire était justement lié au fait que sa trilogie laisse un peu sur sa faim (et qu'elle ne prédit rien en fait)...

Rassurez-vous, fans de Suzanne Collins, qui trouvez que le film "The Hunger Games" en a oublié des tonnes dans son traitement, vu le succès au box office, la trilogie publiée dès 2008 aura sûrement lieu et donnera l'occasion de voir sur grand écran l'ensemble de l'univers de Panem s'exprimer dans son entier lors des prochains épisodes. Pour ma part, sans être fan de Suzanne Collins, j'ai beaucoup aimé le film et le jeu de Jennifer Lawrence. Gary Ross étant né le même jour que moi (mais 10 ans plus tôt) il a toute ma sympathie depuis "Pleasantville". Pour l'année 2012, "The Grey" est battu au niveau du spectacle. Un film à voir au cinéma sans aucun doute.

Notes AlloCiné: 3,6/5 (presse) et 3,9/5 (spectateurs).
Note IMDb: 7.7/10 (plus de 74'000 avis).
Tomatometer: 85% (244 avis).

Une bande annonce VO avec sous-titres français:


lundi 2 avril 2012

"The Iron Lady" - La Maggie du cinéma

Critique de film

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Le moins que l'on puisse dire c'est que Margaret Roberts Thatcher n'a jamais été très populaire, ni chez elle, ni au bout du monde, ni chez Renaud chanteur énervant (pardon, énervé). Pas de problème, le cinéma va vous arranger ça à grands coups de cuillère à reluire même les pires personnages de l'histoire. Le film signé Phyllida Lloyd ("Mamma Mia!") met donc en scène une Meryl Streep brillante de mimétisme mais beaucoup beaucoup trop carismatique pour endosser ce costume pivoine à chapeau assorti.

Le scénario et le traitement de "The Iron Lady" sont d'une rare complaisance à l'égard de l'une des figures politiques les plus controversées du 20e siècle. A croire que ça tombe très bien puisqu'on vient de découvrir un potentiel de 60 milliards de barils de pétrole à puiser du côté des Malouines, ce qui redonnerait presque la fibre colonnialiste au Royaume de Sa Majesté bien décidé à tenir Cristina Kirchner très éloignée de cette manne.

Bref, un film à la gloire d'une Dame de Fer qui cite Napoléon apparemment exempte de tout défaut de ce côté-ci de l'Atlantique. C'en est presque risible et le film est un phénomène à aller voir (ou pas*) rien que pour en sourire d'ennui et pour la prestation d'une Meryl Streep (Oscar de la Meilleure actrice et qui a rafflé toutes les grandes récompenses étasuniennes et anglaises dans cette catégorie en 2012) toutefois trop reconnaissable sous le masque également oscarisé (Meilleur Maquillage). Le Monde titrait "Thatcher sans le thatcherisme" et c'est à peu près ça. On a peine à se satisfaire des pitreries de Denis et les autres personnages secondaires sont inexistants. Malgré les retours en arrière on assite à un film linéaire qui aligne les meilleurs passages des 11 ans et demi de règne de la Dame de Fer. La page Wikipédia est nettement plus intéressante. Alors, piratez-le*! Gnark gnark.

Sortie française: 15 février 2012.
Notes AlloCiné: 2.3/5 (Presse) 3.2/5 (Spectateurs)
Note IMDb: 6.2/10 (plus de 18'000 votes)
Tomatometer: 53%.
Bande annonce (en VO):

jeudi 29 mars 2012

"Young Adult" - Je me suis bien fait chier

Critique de film

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Après "Juno" et "Jennifer's Body", "Young Adult" est le troisième volet de l'exploration scénaristique de l'Amérique profonde par le phénomène Diablo Cody. Depuis "Juno" on parle d'un film écrit par la jeune scénariste comme si c'était son projet de A à Z. Phénomène curieux qui doit rendre jaloux bon nombre de scénaristes dont plus généralement le nom est oublié dans un coin du générique au profit d'un "t'as vu le dernier film de Brad Pitt?" lancé devant les zillions de machines à café de la planète. Alors, "t'as vu le dernier film de Diablo Cody?". Oui et je bâille encore.

Tout comme Brad Pitt ne "fait" pas de film, "Young Adult" est un film de Jason Reitman qui avait déjà signé "Juno". La réalisation du Canadien et fils d'Ivan n'a guère changée. La photo nous plonge dans une Amérique grisâtre bien éloignée des flamboyants sourires hollywoodiens de 99% des séries et films étasuniens qui aiment oublier qu'un habitant sur deux du Land of the Free est obèse. Grâce à Diablo Cody le spectateur est vite entouré du vide culturel caractérisant la population d'un bled perdu du Minnesota appelé Mercury, à quelques brasses de Minneapolis. L'histoire se résume en un tweet: retourner avec un ex c'est comme fouiller le cendrier à la recherche d'un vieux mégot.

Si le scénario est solidement construit autour d'une histoire sans intérêt, il faut tout de même admettre que ce film représente tout ce qui ne m'intéresse pas au cinéma. Des personnages bien trop proches de la réalité et une ambiance qui plombe tous mes rêves et espoirs une fois les quinze premières minutes de film passées. Si passer une semaine en compagnie d'une pétasse du Midwest est votre truc, comme cela semble être le cas des amateurs du site que j'aime détester Rottentomatoes, vous allez adorer. Si vous aimez aller au cinéma, comme moi, pour rêver un peu vous allez exiger le remboursement. Pourtant, le rôle de la pétasse de compétition confié à Charlize Theron offre à l'actrice un terrain de jeu idéal pour déployer tout son talent. Mais "Young Adult" a autant de chances de séduire un public non étasunien que Cocoricocoboy de franchir les frontières gauloises. Parler d'Oscar pour ce film soporifique me laisse songeur. L'intention du film (la jeune adulte qui vieillit mais ne grandit pas) est, je trouve, complètement ratée et rien dans le scénario ne vient sauver la mise.

Note IMDb: 6.8/10 (plus de 16'000 avis).
Tomatometer: 81% (wtf ???).
Sur les écrans français depuis le 28 mars 2012.
Note AlloCiné: 2,7/5.
Bande annonce (VO st FR):

lundi 26 mars 2012

"Extremely Loud & Incredibly Close" - Touchant

Critique de film

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D'abord il faut qu'on m'explique un truc. Quand un titre de film est sexy et canon (exemple: "The Grey") les distributeurs français semblent prendre un malin plaisir à le massacrer pour le rendre inattractif au possible, alors que des titres de film nettement plus rébarbatifs ont les faveurs d'une traduction fidèle et pourtant tout aussi pénible (était-ce pour rentrer dans les cases de l'affiche?). Je ne comprends pas et je voterai pour le ou la président(e) qui proposera dans son programme la création d'un Ministère de l'adaptation cinématographique.

"Extremely Loud & Incredibly Close" (dont l'affiche française expose la fidèle et tout aussi soporifique traduction: "Extrêmement fort & incroyablement près") déplaiera aux amateurs de films d'action qui pensent que "John Carter" est le film de l'année ainsi qu'à ceux qui accordent trop d'importance aux critiques de films français (on le sent bien mon énervement?*). Le scénario très réussi du film de Stephen Daldry ("Billy Elliott", "The Hours"), qui met en scène Tom Hanks et Sandra Bullock, est construit en respectant magnifiquement bien la structure de la quête, et de l'imaginaire, du petit Oskar Schell sur la piste du mystère qui entoure la disparition de son père durant les attentats du 11 septembre 2001. Une rare délicatesse habille l'ambiance d'un récit livré comme un conte qui nous replonge dans des années, si lointaines en apparence, sans Google, sans Smartphones et autres jeux vidéo. Max Von Sydow et John Goodman apportent, entre autres, un appui appréciable aux deux autres personnages secondaires campés par Tom Hanks et Sandra Bullock (qui livrent tous deux un vrai jeu tout en retenue), car le héros est bien l'excellent Thomas Horn dans le rôle difficile d'Oskar Schell.

Le film plaira donc à tous ceux qui pensent qu'au-delà des clichés hollywoodiens il existe encore une enfance qui mérite d'être vécue. Il est vrai que Stephen Daldry possède un talent incomparable pour reproduire à l'écran l'univers très particulier de l'enfance en éveil. Il le prouve une fois de plus avec un film sensible et touchant au suspense habilement réglé à un niveau humain, épaulé par ce génie du scénario qu'est Eric Roth (si je vous dis "Forrest Gump"?). Je n'arrive donc à reprocher à ce film qu'un titre un peu curieux et une certaine lenteur toutefois, mais qui est bien la signature du scénariste comme du réalisateur: une belle rencontre, donc, adaptée d'un roman de Jonhatan Safran Froer. Si vous avez lu le livre, ne vous attendez pas à une fresque aussi monumentale, mais à ce qu'on appelle fort justement une ad-ap-ta-tion...

En salles (en France) depuis le 29 février 2012 (près de 200'000 entrées).

Note IMDb: 6.7/10 (plus de 15'000 avis).
Tomatometer: 47%.
Note AlloCiné: Presse 2,6/5 - Spectateurs 3,6/5 (Les spectateurs sont moins blasés, cqfd).
*Première n'émet qu'une seule critique pour 1 étoile (sur 4) tout comme Les Inrocks... Tandis que les lecteurs de Première (33 avis) donnent 3 étoiles sur 4 au film. Tout comme en politique les élus sont bien éloignés de la vie de leurs électeurs, les critiques sont à même distance de leurs lecteurs...

Bande annonce (VO st FR):

samedi 24 mars 2012

"We Bought A Zoo" - Un nouveau départ qui fait du bien

Critique de film

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Sorti juste avant Noël 2011, le dernier film de Cameron Crowe ("Jerry Maguire", "Vanilla Sky") a réussi son pari en doublant la mise avant la sortie étasunienne en DVD et Blu-ray prévue le 3 avril 2012. Quand on fait le choix d'un scénario prévisible, il faut soigner tout le reste: les acteurs, les personnages secondaires, la photo, la musique. Matt Damon est brillant, Scarlett Johansson resplendissante, tous deux dans un jeu juste, épuré, efficace. Pas de sentimentalisme à l'eau de rose, rien qui ne vienne perturber la détermination de Benjamin Mee dans son choix de vie. La réalisation a été elle aussi soigneusement épurée de tout parasite. Résultat: un film sensible qui fait du bien. Pas un chef d'oeuvre, juste un bon film qui repose dans un monde de brutes. On ne voit pas les deux heures passer.

Les enfants (Colin Ford, Maggie Eizabeth Jones et la désormais célèbre et promise à un bel avenir Elle Fanning) offrent une remarquable prestation. Le réalisateur a choisi de traiter ce sujet tiré d'une histoire vraie un peu à la manière d'un conte de la vie réelle et c'est probablement ce choix qui fait que le film est réussi. On sent que tout le monde y a pris plaisir, un sentiment qui se transmet sans peine au spectateur. Comprenez: on s'en fout des problèmes quotidiens de cette famille et le réalisateur qui a participé au scénario a bien fait de les laisser en grande majorité de côté. On va au cinéma pour rêver, pas pour revoir sa VDM sur un écran.

Le choix d'une bande son d'une rare beauté est, dans la même optique, à souligner tout particulièrement. Dans Vanilla Sky, Cameron Crowe avait opté pour les vocalises féeriques de Sigur Ros, ici ce sont les notes magiques de Jonsi qui enveloppent ce film sensible d'un drapé particulièrement agréable et réussi. On remarquera encore du Tom Petty, Bob Dylan, Cat Stevens et plein d'autres habilement glissés là où il faut, une magnifique bande son très bien employée.

En français, le film doit sortir le 18 avril prochain sous le titre "Nouveau départ". Ne le manquez pas (en V.O. si possible), c'est un vrai remède anti-morrosité ou le film idéal pour conclure (de rien). Allez-y rien que pour la musique. Au niveau de la production, c'est à montrer et à étudier dans toutes les écoles de cinéma ou comment faire un beau film qui marche sans se la péter même quand on a déjà de gros succès dans son CV...

Note IMDb: 7.2/10 (près de 9'500 votes)
Tomatometer: 66% (143 avis)
Note Première: 3/4.

Bande annonce (en VO):


Bande annonce en VF (berk berk):

vendredi 23 mars 2012

"John Carter" - La plus grosse perte de l'histoire de Hollywood

Critique de film

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"John Carter" aura coûté 350 millions de dollars à Disney qui s'attend à des pertes de l'ordre de 200 millions. A l'heure où presque toutes les maisons de production cherchent à faire comprendre aux jeunes scénaristes et à tous ceux qui voudraient faire du cinéma que, oui, vous savez, on ne se lance pas dans des projets sans être sûrs des retombées, l'argent ne se trouve pas sous le sabot d'un cheval, blablabla, il y a de quoi se poser des questions sur les formidables stratégies des décideurs et leurs excellents conseils...

En France le phénomène est similaire. Prenons par exemple "La mer à boire", à une autre échelle que "John Carter" toutefois, un film qui a coûté 7 millions € pour totaliser à peine plus de 80'000 entrées... Les critiques sur les attrbutions des récompenses (Oscars, Césars, etc.) n'ont jamais été aussi vives et pourtant le cinéma se porte plutôt bien. En France les salles n'ont jamais été aussi fréquentées et Hollywood dévore 65'000 projets de films par année.

Alors que se passe-t-il dans la tête des pontes du 7e Art quand ils décident de peindre au pistolet à crépi les murs de leur empire? "John Carter" était à sa sortie, dans la bouche de presque tous les critiques de cinéma, le film à ne pas faire et le piège idéal dans lequel serait tombé Disney. Au niveau des chiffres certes, mais est-ce un si mauvais film?

Honnêtement oui et non. C'est du grand spectacle au scénario ultra convenu avec méga over-dose d'effets spéciaux. La ligne héroïque du personnage naïf qui tombe amoureux de la princesse mais va en prison et terrasse le boss dans l'arène avec ses super pouvoirs, plus personne n'en veut depuis les trois premiers derniers premiers épisodes de la saga Star Wars. Pourtant les studios continuent à vouloir prendre les spectateurs pour des abrutis décérébrés capables d'avaler n'importe quoi tant que ça pétarade dans tous les sens. Résultat: une facture salée, tout simplement la plus grosse perte de l'histoire de Hollywood, quand même (on dit "Epic Fail"). "John Carter" se laisse voir, la réalisation d'Andrew Stanton ne faute pas, même si le film est un peu longuet, mais Taylor Kitsch est aussi fade que son nom (pas autant que Daniel Radcliffe tout de même) et Chuck Norris reste indétrônable. Il semble moins casse-gueule de diriger Nemo et Wall-E. Cet acteur n'est pas mauvais, presque attachant, mais embarqué dans un scénario terriblement pauvre et kitch dans lequel aucun personnage secondaire ne vient efficacement à sa rescousse. C'est du même niveau que le remake de Connard le Barbant, en gros, avec du Jar Jar Binks dedans.

L'oeuvre grandiloquente d'Edgar Rice Burroughs méritait plus de respect, plus de risque et surtout plus de dérisoire. C'est fatiguant quand les studios se prennent trop au sérieux sur des sujets qui ne le sont pas de toute évidence et qui pourraient être traités autrement, avec un peu de matière grise par exemple, en laissant un peu de place à l'imaginaire. Je suis sûr que Disney aurait pu trouver à la place 10 projets de films à 35 millions qui auraient bien mieux satisfait le public, assuré des rentrées et fait bosser du monde.

Sortie française: 7 mars 2012.

Note IMDb: 7.1/10 (plus de 21'000 votes)
Note AlloCiné: 3.5/10 (plus de 2'200 avis)

La bande annonce en français:

jeudi 15 mars 2012

"The Grey" - Le meilleur film de l'année (pour l'instant)

Critique film

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Pour ne rien vous cacher, ces derniers jours je n'ai vu que des navets ou presque. En tête: "the lady in black" avec des lettres aussi minuscules que le scénario et la prestation de Harry Potter mort tout le long du film. Vous aimez les films qui vous collent au fond du siège? Les trop rares films où la photo, le scénario, les acteurs, la musique et la réalisation vous transportent à en oublier le monde réel? Vous aimez les loups? La neige, le froid et les sapins?

Parfois les meilleures surprises cinématographiques sont celles dont on n'a pas trop entendu parler avant et qui se frayent un chemin naturellement porté par un public conquis. Bienvenue aux portes du film "The Grey" qui n'a pas besoin de promo tapageuse. J'en avais relativement peu entendu parler (contrairement à l'insupportable femme en noir qui ne mérite surtout pas une critique) et je me suis plongé dedans sans rien savoir de l'histoire ni du scénario... Si vous voulez connaître les mêmes sensations, évitez la bande annonce ci-dessous. Je vous promets que ça en vaut la peine. "The Grey" (excellent titre*) est littéralement la somme de toutes les peurs et elles sont nombreuses dans ce riche scénario (je ne vous fais pas la liste).

On ne peut même pas critiquer Liam Neeson qui souvent prend tout l'écran, à se surprendre des fois en train de bouger la tête de côté en lui disant "pousse-toi" - mais pas non plus au point, jamais égalé, de Kevin Costner quand même - car l'Irlandais livre une remarquable interprétation du mâle alpha confronté à son pendant canin. Quand on pense que ce formidable acteur largement sous-évalué a perdu sa femme dans un tragique accident de ski il y a à peine plus de deux ans, on ne peut qu'être d'autant plus admiratif pour avoir su embrasser ce rôle avec autant de justesse et brillamment poursuivre sa carrière. Chapeau.

Tout est admirable dans "The Grey", jusqu'à la dernière goutte de suspense. Impossible même de crier au loup quand l'omega se fait rôtir tant on est rapidement entré en empathie avec les personnages et leur situation dramatique (le mot est faible) dès les premiers moments de panique. On sent un très grand respect de la réalisation (Joe Carnahan) pour cet animal en voie d'extinction malgré quelques clichés pardonnables.

Imaginez-vous soudainement envahis dans votre vie tranquille par une bande de loups. Ok. Vous n'allez pas leur tendre un nonos en leur murmurant qu'il est mignon le chienchien. Imaginez maintenant l'inverse. C'est le point de départ d'un scénario bien plus riche encore et qui bénéficie d'un très bon point dans la production: Ridley Scott (Scott Free). A ne manquer sous aucun prétexte après avoir éloigné les âmes sensibles.

Note IMDb: 7.3/10 (plus de 25'000 votes)
Tomatometer: 79%
Sortie française en salles : "Le territoire des loups" (*quel titre nul à chier) 29 février 2012.

La bande annonce :

lundi 5 mars 2012

"The Adventures of Tintin: The Secret of the Unicorn" - La grosse tête ?

Critique cinéma

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On peut dire que Spielberg & Amblin sont diablement actifs ces derniers temps et surtout très efficaces. Dernier en date sur les écrans, un Tintin plus vrai que nature et qui bouge, sorti le 21 décembre 2011. Il est presque impossible de critiquer un tel chef d'oeuvre si magnifiquement proche des albums de Hergé au plus petit détail près. C'est vivant, c'est drôle, c'est émouvant, c'est désuet comme un album de Tintin. Il n'est donc pas impensable de confier l'adaptation de Tintin à un non Belge quand c'est Spielberg qui s'y colle. Le début d'une longue série prometteuse (une trilogie normalement). D'ailleurs, de son vivant, Hergé, fan de Steven Spielberg et réciproquement, pensait déjà que seul Spielberg était capable d'une adaptation à la fois fidèle et passionnante.

 

Une seule chose, sur le plan esthétique, m'a un peu dérangé durant le film sur lequel Peter Jackson - et ses effets spéciaux signés Weta Digital - est aussi intervenu, les têtes sont trop grosses en proportion par rapport au reste du corps (en 2D, je ne l'ai pas vu en 3D ou IMAX 3D), sauf celle de Tintin qui est mieux proportionnée que celle de Haddock par exemple, affublé d'un corps rachitique. Un curieux phénomène d'angle (est-ce dû à la 3D?) qui parfois incite à se concentrer sur cet effet de miroir déformant au détriment du superbe rendu numérique. [Après avoir écrit cela, je suis quand même allé voir si c'était mes yeux mais non, plusieurs blogs parlent de ce phénomène dérangeant...]

 

Je me réjouis maintenant de le revoir mais en français, pour passer de Thomson & Thompson à Dupont et Dupond histoire de me replonger dans l'enfance... Mais à cause de ce curieux défaut je me demande si les producteurs ne vont pas choper la grosse tête pour la (les) suite(s)... (C'est nul, on est d'accord).

 

Note IMDb : 7.6/10 (plus de 48'000 votes)

 

Bande annonce:

 

samedi 3 mars 2012

"L'exercice de l'état" - Les monologues du pénis

Critique film

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L'une des grosses surprises de Cannes en 2011 sort en DVD. Surprise, car on ne fait plus beaucoup de films nouvelle vague en France et c'est peut-être mieux ainsi. Dialogues riches mais décousus comme les notes d'un orchestre symphonique moderne, personnages déconstruits, ambiance glaciale, les ingrédients indigestes d'un film élitiste sont réunis pour un sujet tout aussi élitiste. 

J'ai aimé la prestation extraordinaire d'Olivier Gourmet qui tient le film à lui tout seul. Il est évident que le César devait lui revenir cette année mais les pontes non moins élitistes du cinéma français ont d'autres arguments qui nous dépassent, nous simple public. J'ai aimé certaines répliques cultes du scénario. J'ai aimé l'ambiance malsaine du film, même si ce n'est pas forcément ça que veut nous vendre Pierre Schoeller à la base. N'est pas Bertrand Blier qui veut...

Je n'ai pas aimé la découpe abstraite du scénario, sorte de montage cubiste appuyé par de grosses ficelles alors que la trame est délaissée. Si j'ai bien compris, on veut nous vendre le couple Bertrand-Gilles mais Michel Blanc n'arrive à être que Michel Blanc (un César? Really?) et d'autres éléments perturbateurs ne font pas si bien fonctionner ce couple. C'est raté. Finalement je n'ai pas aimé cette vision partisane d'un état rigide aux mains d'énarques fanatiques, un état qui pourrait s'appeler les monologues du pénis, dans lequel les femmes sont reléguées aux rangs de responsable de communication, de ménagère bourgeoise et de syndicaliste fantasmée. Ne manquait plus qu'une péripatéticienne pour boucler le cliché.

Un film qui ne changera pas votre vie et qui déçoit, mais avec une forte présence. Pour ceux qui en ont (Mnistère de l'Homme).

Note AlloCiné: 3.6/5

Bande annonce:

mercredi 29 février 2012

"Chronicle" - Super héros sans collants

Critique cinéma

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L'adolescence est toujours un thème délicat à aborder au cinéma. Il faut saluer la performance quand cet âge lié aux transformations du corps et de la conscience est parfaitement maîtrisé sur grand écran. "Chronicle" est l'histoire de trois adolescents confrontés à un changement particulièrement radical leurs vies: ils acquièrent des super pouvoirs.

Les films de super héros, presque tous tirés de la bande dessinée et principalement signés Marvel, ne se préoccupent guère de la "réalité" des faits, le trait est grossier et on est plongé dans le fantastique qui sied très bien au 7e Art. Ce que "Chronicle" a de dérangeant est cette exploration du mal-être adolescent, un thème rarement ou mal abordé dans le genre.

Malheureusement, le choix de réalisation à la mode consistant à monter des séquences de faux reportages vidéos dessert ici la cause d'un film au scénario assez pauvre. On ne compte plus les films et séries qui martèlent ce choix de réalisation à en devenir franchement lourdingue: "The River" la série, "7 Nights of Darkness" récemment, "The Blair Witch Project" évidemment, etc. "Chronicle" comporte de brillantes idées, des scènes mémorables, des angles de prise de vue et des effets spéciaux magnifiques, mais il lui manque une certaine dose d'émotion. 

Les personnages sont à peine construits et la B.O. inexistante pèse comme un âne mort tout au long du film. Le film dure 1h23 et laisse sur sa faim. Rajouter quelques minutes pour mieux construire les personnages n'aurait pas été de trop Messieurs les producteurs. Il y a de l'idée dans ce film. C'est à voir, absolument. C'est le type de film qui peut soit devenir culte et générer des suites et autres copies, soit tomber dans l'oubli de ses erreurs. 

Note IMDb: 7.5/10 (près de 20'000 avis)
Note Allociné (presse & spectateurs): 3.5/5 (plus de 1'600 avis)

La bande annonce qui en dit trop:

lundi 27 février 2012

La dernière folie de "The Artist"

"The Artist" encore et toujours... Grand vainqueur des 84e Oscars, le film muet est devenu le premier film français à recevoir autant de déclarations d'amour chez l'Oncle Sam. Premier Oscar pour un acteur français et 5 en tout sur 10 nominations, chapeau les artistes. Seul Polanski avait pu obtenir un oscar de meilleur réalisateur pour "The Pianist".

http://sbccfilmreviews.org/wp-content/uploads/2009/12/silent_movie.jpg

"La dernière folie de Mel Brooks" ou "Silent Movie" n'avait pas eu droit à autant de louanges de la profession après sa sortie en 1976, ni même aujourd'hui, alors qu'il parait que le tout Hollywood adoooore les films muets. J'ai pourtant du mal à imaginer que Langmann et Hazanavicius (qui est paraît-il cinévore) n'aient jamais pensé au film de Mel Brooks. Pas un hommage, pas une référence. Apparemment "The Artist" a inventé le concept 35 ans après "La dernière folie de Mel Brooks".

Les récompenses obtenues aux oscars par Jean Dujardin et Michel Hazanavicius sont méritées et une excellente nouvelle pour le cinéma français. C'est dommage qu'autant de monde - critiques, journalistes et héros des nominations - souffre aujourd'hui de la maladie d'Alzheimer. À croire que ce qui se passe en politique n'est pas si différent de ce qui se passe dans les rouages de la grosse machine du cinéma. Quand j'étais gamin, "La dernière folie de Mel Brooks" m'a beaucoup marqué, surpris et dérangé. Je me rappelle aussi à quel point la profession l'avait boudé alors que son succès en salles était indéniable. 

Rappelons dans ce concert de cocoricos amnésiques que "Hugo", mon préféré, raffle aussi 5 récompenses (environ 25 en tout jusque-là), mais dans les domaines techniques: meilleur montage son, meilleur son, meilleure technique, meilleure direction artistique et meilleurs effets spéciaux.

Je voulais simplement rendre un petit hommage à Mel Brooks (et à l'inoubliable Marty Feldman), tout en me réjouissant de la récompense obtenue par Jean Dujardin, qui est un immense acteur comique.

dimanche 26 février 2012

"Hugo" - Just magnifique

Critique cinéma

http://blog.80millionmoviesfree.com/wp-content/uploads/2011/08/hugo-movie.jpg

Demain dans la nuit du 26 février 2012, s'ouvre la 84e cérémonie des oscars avec, espérons-le, une belle surprise pour le film "Hugo" (Hugo Cabret sur les affiches françaises) de Martin Scorsese. Si un film mérite bien d'être apprécié en 3D c'est ce Hugo qui nous fait voyager dans les rouages des horloges de la Gare Montparnasse de l'après Grande Guerre. Le début de notre décennie voit les films en 3D arriver dans tous les sens sur nos écrans devenus numériques et il est curieux de constater qu'avec cette importante révolution du cinéma (le numérique hein, pas la 3D) viennent des films pour nous rappeler les héros de la conquête des rêves (avec des chienchiens cromeugnons pour enfoncer le clou).

Aux oscars, Hugo (3 chienchiens) se battra principalement face à The Artist (Uggie tout seul). Deux films qui revisitent le cinéma d'antan, avec 11 nominations pour le film de Martin Scorsese contre 10 pour le film de Michel Hazanavicius qui vient de triompher aux césars. Très honnêtement, The Artist est un bon moment de cinéma. Mais rien à voir avec ce petit chef d'oeuvre de complications qu'est Hugo. Un conte inspiré de l'oeuvre de Brian Selznick certes, mais une pure réussite dans tous les domaines. Si j'ai trouvé The Artist un peu léger au niveau du scénario et du jeu d'acteurs, hugo est un enchantement à côté. Le jeune Asa Butterfield est convaincant et émouvant avec ses beaux yeux bleus. Donner un second rôle difficile à Sacha Baron Cohen est du pur génie. Puis, il fallait l'immense Ben Kingsley pour tenir cette troupe de saltimbanques à mi-chemin dans le monde d'Amélie Poulain et dans l'univers steampunk de Caro et Jeunet.

On attribue volontiers l'invention du cinéma aux frères Lumière et à l'année 1895, marquée par deux évènements ferroviaires qui ont imprimé les mémoires durant très longtemps: "L'arrivée d'un train en gare de La Ciotat" et la photo d'une locomotive traversant la gare Montparnasse que l'on trouve toujours dans les étals à touristes parisiens de nos jours. Ce ne sont là que quelques références parmi tant d'autres dans un film extrêmement riche au niveau de la photo, de l'image, des décors (avec d'impressionnantes affiches), du son et de la musique distillée avec le plus grand soin. 11 nominations amplement méritées aux oscars, en espérant que le film "Hugo" remporte des statuettes à la pelle. 

Note IMDb: 8.1/10 (plus de 37'000 votes)

Bande annonce:

mercredi 22 février 2012

"In Time" - Le temps c'est précieux

Critique de film

http://bluraymedia.ign.com/bluray/image/article/121/1215033/in-time-20111216020614068-000.jpg

"J'ai pas le temps" c'était le thème de Prison Break en VF, mais c'est aussi le problème de Will Salas, alias Justin Timberlake, qui poursuit une carrière cinématographique moyennement convaincante, dans le film écrit, produit et réalisé par Andrew Niccol "In Time". On attendait un peu plus consistant de la part de l'auteur de Gattaca et du Truman Show, qui ne laisse guère de surprise au spectateur entrainé dans une poursuite à la Bonnie & Clyde des temps futurs où les êtres humains sont devenus des moutons accros au temps.

Remplacez les crédits de temps par des dollars et le scénario montre ses faiblesses et ses lacunes à en devenir d'une affligeante banalité. On appréciera l'atmosphère décalée de cette dystopie un peu fade et des acteurs et actrices super sexy, c'est à peu près tout. Le maquillage grossier de la jolie poupée Amanda Seyfried, les costumes d'une consternante banalité, les erreurs de montage et la pauvreté des décors n'apportent pas beaucoup de soutien à ce futur dénué de gadgets technologiques qui pourrait être un futur imaginé dans les années 1960. 

C'est mignon mais certainement une faute spatio-temporelle qui fait qu'on n'accroche jamais vraiment pendant les longues 109 minutes du film. J'ai du louper un truc car le succès de "In Time" au box-office (149 millions $ de recettes pour 40 millions $ de budget) est là pour me faire mentir et vous inciter à tenter l'expérience...

Note IMDb: 6.5/10 pour près de 65 000 avis !
Tomatometer: 37% (150 avis) - Audience: 52%

Bande annonce :


samedi 18 février 2012

"The River" - L'Amazonie interdite

Critique série

http://admin.purplerevolver.com/admin/article/articleimages/1328975512-image00River.jpg

La série américaine "The River", diffusée sur la chaîne ABC depuis le 7 février 2012, a réussi une entrée remarquable avec ses trois premiers épisodes. Suspense, action, magie, paranormal et faux reportage (à la Cannibal Holocaust) sont au rendez-vous en pleine jungle amazonienne sous l'oeil du maestro Steven Spielberg, dans le fauteuil de producteur exécutif (Amblin). Alors que le très attendu JJ Abrams s'est empétré dans un "Alcatraz" qui tient moyennement la route, la série verte de Michael R. Perry et d'Oren Peli tient beaucoup mieux en haleine et nous en apprend un peu sur les troublants secrets de l'Amazonie.

On est très (trop) vite mis dans l'ambiance avec le pilote (tourné à Puerto Rico, les autres épisodes à Hawaï) en forme de deux épisodes. Ce qui est un peu regrettable, car on aurait aimé une construction des personnages un peu fouillé avant de passer trop vite au paranormal, mais le suspense n'en est pas gâché pour autant. Pour l'instant je ne souscris pas aux critiques qui comparent "The River" à "Paranormal Activity" (du même Oren Peli) car on est, et avec bonheur, plus dans les légendes amazoniennes et la magie (noire, blanche, verte) mais attendons de voir la suite, seuls trois épisodes ont été diffusés.

"The River" a été rendue disponible dès le 8 février via la boutique iTunes anglaise et là c'est la cata de chez cata car ces insupportables Brittons floutent et bipent tous les mots qui commencent par "fuck" et "shit", sans parler des "booyah", ce qui rend parfois la scène plus comique qu'autre chose (cf l'épisode No 3 dans lequel Shaun Parkes, alias le caméraman A. J. Poulain, se transforme en four à micro-ondes gigotant).

On attend impatiemment la fin des seulement huit épisodes de la saison pour savoir ce que les auteurs nous réservent ou s'ils nous la joueront Lost, genre tout le monde est perdu, les scénaristes, les producteurs, les personnages et les spectateurs jusqu'à la dernière minute pendant laquelle on repense à tout le temps qu'on a gaspillé devant cette ânerie. Pour moi, "The River" est la plus belle surprise de 2012 au rayon nouvelles séries, mais un petit peu trop gore pour les esprits sensibles qui sont donc prévenus.

Note IMDb: 6.7/10 (plus de 1200 votes)

La bande annonce est ici (intégration désactivée).

vendredi 10 février 2012

Jean Dujardin fait vibrer Hollywood et Internet

Jean Dujardin est l'acteur français le mieux placé pour gagner un Oscar depuis que la récompense existe. Seules quatre Françaises sont rentrées chez elles avec une statuette et personne pour dénoncer ce scandaleux sexisme hollywoodien : Claudette Colbert (1935, "New York - Miami") et Juliette Binoche (1997, "Le patient anglais") pour un second rôle, Simone Signoret (1960, "Les chemins de la haute ville") et Marion Cotillard (2008, "La Môme") pour l'Oscar de "Meilleure actrice".

"The Artist" est nommé aux 84e Oscars dans 10 catégorie, rien de moins, dont celle de "Meilleur acteur". Non seulement le film de Michel Hazanavicius a déjà enflammé les Golden Globes avec trois récompenses, dont celle du "Meilleur film", mais la cérémonie est généralement considérée comme une répétition générale des Oscars.

Non seulement les portes d'une carrière hollywoodienne semblent déjà toutes ouvertes à Jean Dujardin, mais en plus il a cet accent français dont les Américain(e)s raffolent. Non seulement Jean Dujardin a remporté le Prix d'interprétation à Cannes en 2011 mais il semble aussi faire l'unanimité dans le coeur des Américains depuis son passage au Tonight Show, et désormais même des Geeks (de funnyordie.com) qui lui ont fait jouer tous les rôles de méchants du cinéma hollywoodien :

jeudi 9 février 2012

"Tinker Tailor Soldier Spy" - Plutôt "Le hérisson" que "La taupe"

Critique cinéma

http://chanceplus1.com/wp-content/uploads/2012/01/Tinker-Tailor-Soldier-Spy-Film-Poster.jpg

Je vais sûrement provoquer les huées de la foule en délire, mais voilà enfin un film plus efficace que "Drive" et les benzodiazépines! "La Taupe" en Français est adapté du fameux bouquin du maître incontesté de l'espionnage John LeCarré. Il a participé à la production et à l'écriture des scènes non dialoguées. La deuxième info c'est une boutade. Des longueurs dignes d'un Facebook qui se met à jour, une ambiance à se pendre comme un jour sans Twitter et de superbes acteurs au ralenti sur des airs de berceuse si lourde qu'on en vient à espérer un tube de Rihanna (musique signée Alberto Iglesias, le compositeur préféré de Pedro Almodovar). Pas de bol ! C'est Julio Essuie-glace chantant Charles Trèsniais qui fait les honneurs du générique de fin... Et là si vous ne vous êtes pas pendu c'est que, comme moi, vous avez tout de même adoré le casting (et la photo, il faut le souligner, mais zéro pointé pour les mauvais plans studio fond vert sur la DS dignes d'un film de André Hunebelle).

J'ai certainement dû rater un truc pour faire partie des rares à m'être endormi devant, mais ce n'était pas le plus pénible. Le plus dur a été d'être obligé de le revoir - et il fait plus de deux heures ! - afin de rester cohérent et de chercher ce que j'avais pu louper. C'est triste la vie d'un espion de la Guerre Froide en 1973 mais à ce point là, pourquoi en faire un film ? L'oeuvre (magnifique) de John LeCarré y suffit amplement. A quand un film co-réalisé par Tomas Alfredson et Terrence Malick? J'en piaffe d'impatience. Il y avait le film noir, voici maintenant un nouveau genre : le film gris. Mi-noir et mi-décafféiné, insipide et soporifique. Je préfère nettement les ambiances de Jean-Pierre Melville, décédé justement en 1973 après son dernier film : "Un Flic".

Si tout le talent de Gary Oldman a consisté à travailler son accent British et à bouger aussi peu les lèvres que son corps durant tout le film pour mériter son statut de caméléon hollywoodien, alors voici une recette facile pour tout acteur désirant charmer les producteurs. Je l'ai beaucoup plus apprécié dans d'autres (excellents) rôles que dans celui de George Smiley :( [celui-là de Smiley?]

Comme la taupe n'hiberne pas, contrairement au hérisson, je propose de rebaptiser les vilains espions infiltrés. Non? Bon, je retourne dormir alors.

Je ne comprends donc pas (mais je veux bien qu'on m'explique) :

Note IMdB : 7.3/10 (plus de 31 000 avis !)
Tomatometer : 84%

Je comprends un peu mieux les 68% et la note de 3.5/5 du public de rottentomatoes.com plus proche de la réalité.

La bande annonce très trompeuse (bravo la prod) :

lundi 23 janvier 2012

10 trucs à savoir sur Arianna Huffington

Lundi 23 janvier 2012 débute l'année du dragon et c'est aussi le jour de lancement du pure player Le Huffington Post qui remplace lepost.fr, ce n'est pas par hasard...

http://horiwood.files.wordpress.com/2010/10/arianna-huff-n-blow-is-doing-way-too-much-for-forbes.jpg?w=450&h=602

1 - Arianna (née Stasinopoulos le 15 juillet 1950) est d'origine greco-américaine. Elle est l'ex-femme du parlementaire républicain Michael Huffington. 
2 - Pour les Amércains, Le Huffington Post est en fait la version canadienne en langue française du célèbre Huff, ce qui devrait faire plaisir à Anne Sinclair (née Anne-Elise Schwartz aussi un 15 juillet mais en 1948 à New York, héritière de la fortune Rosenberg et mère des deux fils d'Ivan Levaï) la rédactrice en chef déléguée à la tête du Huff français qui voit le jour pour l'entrée dans l'année du dragon. Anne Sinclair est une spécialiste de la politique américaine.
3 - Arianna Huffington s'est déclarée partisane de la "Republican Revolution" de Newt Gingrich; elle s'est présentée en 2003 aux élections de gouverneur de Californie; elle conduisait une Prius alors que son adversaire Arnold Schwarzenegger conduisait un Hummer (osef ?); elle milite contre le lobbying des grands groupes.
4 - Arianna Huffington a fondé en 2003 The Detroit Project, qui n'est pas un groupe électro-trans progressif, mais une association qui milite pour des 4x4 moins polluants et qui prétend que certains véhicules tout-terrains ont un rapport bizarre au terrorisme qui menace l'Oncle Sam. Donc, osef pas.
5 - Forbes a classé en 2009 Arianna Huffington 12e femme la plus influente des médias; elle a publié 13 bouquins (dont une biographie de Pablo Picasso et une autre de Maria Callas).
6 - Arianna Huffington médite tous les jours depuis sa rencontre en Inde à l'âge de 17 ans avec le gourou New Age John-Roger du mouvement MSIA, après avoir suivi Osho du mouvement Rajneesh. Elle dit pourtant que sa quête de spiritualité n'est pas New Age.
7 - Les Huff vivent en tribu, la sœur d'Arianna, Agapi, vit avec elle, et sa mère a vécu avec elle jusqu'à sa mort en 2000. Les deux filles d'Arianna font leurs études à Yale. 
8 - Quand AOL a racheté en 2011 pour 315 millions $ The Huffington Post seulement 6 ans après sa fondation (avec une valorisation de 32 fois ses bénéfices avant impôts et amortissements), Arianna Huffington, sa co-fondatrice, se serait mangé une belle commission de 18 millions de dollars.
9 - En octobre 2011 un juge de New York a ordonné recevable la plainte de Peter Daou et James Boyce accusant Arianna Huffington et Ken Lerrer d'avoir volé l'idée du Huffington Post. En gros l'idée c'est de faire bosser les blogueurs sans les payer et ils sont trop contents.
10 - Le parfum d'Arianna Huffington est "Le baiser du dragon" de Cartier.

Sources : The Globe & Mail, Le Vif, Business insider

"War Horse" - Oui, emmenez vos enfants le voir au cinéma

Critique cinéma

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Attention exercice périlleux : critiquer Spielberg... Même si je me rends bien compte que c'est extrêmement prétentieux, après tout on a bien le droit d'avoir son avis et... cheval dire et l'écrire même. Tiré d'un livre pour enfants et d'une pièce de théâtre londonienne spectaculaire, "Cheval de Guerre" en français est une fresque à la Spielberg comme il avait su en réaliser avec "The Color Purple" (La Couleur Pourpre) en 1985. Donc c'est beau, la photo est léchée, même si la vie vous a laissé tout sec le film devrait vous arracher au moins un intense moment d'émotion, et, c'est long : deux heures et demi.

Mais on ne sent pas le temps passer, pas trop. Avec un maître comme Steven Spielberg on évite les pleurnicheries ou les fausses empathies. On est tout de suite plongé dans un univers duquel il est impossible de s'échapper même si le téléphone sonne. On répondra plus tard. Malheureusement c'est une grosse machine. Les violons de John Williams ça commence à bien faire. Le coucher de soleil est presque le même que dans The Color Purple, il a juste changé de couleur. Comme c'est un film pour enfants la sale guerre est à peine une guerre poussiéreuse et boueuse. Bref, le côté gnan gnan de War Horse gâche le plaisir qu'on peut avoir à suivre (en tant qu'adulte), de sa naissance à son retour héroïque, la vie de Stewbal - enfin, de Joey - le canasson qui est le vrai personnage principal du film. 

Et là : prouesse. C'est sans trop en faire en effets spéciaux ni en cabrioles de dressage que Joey nous fait gonfler le coeur pour son oeil, comment dire, chevalin. Non, c'est méchant. Je ne sais pas qui est cet acteur mais il mérite un Oscar tellement il fait bien le cheval. Non, c'est tout aussi méchant. Bref, bravo maestro; Steven Spielberg tourne la belle histoire de guerre entendue dans un bistrot par l'auteur du livre en joli conte cinématographique à voir sur grand écran (c'est impératif).

C'est donc un film qui plaira forcément aux amateurs de bestioles et surtout de chevaux. Le travail des équipes d'équidés est phénoménal. La réalisation est un modèle du genre (tout est bon : mise en scène, casting, montée en puissance du scénario, photo, etc.). Mais c'est du Spielberg pour enfants. Et il en faut, c'est vrai.

Le film sortira en France le 22 février 2012. Pour le spectacle équestre, je pense que ça doit vraiment valoir la peine de se rendre au New London Theatre (5 Tony awards quand même)...


mardi 17 janvier 2012

"L'Amour dure trois ans" - "Je vais te manquer"

Sortie cinéma

http://www.cgrcinemas.fr/larochelle/evenement/L_amour_dure_3_ans_.jpg

Quand je découvrais Gaspard Proust en novembre 2009 (article publié sur lepost.fr ici), il ne faisait pas vraiment l'unanimité c'est le moins qu'on puisse dire mais je suis immédiatement devenu fan. Depuis que Laurent Ruquier l'a pris sous son aile et après quelques passages télévisés remarqués, notamment sur C+, Gaspard Proust a su tailler sa route dans la jungle de la Onemanshowitude française.



Demain mercredi 18 janvier 2012 sort en salles "L'Amour dure trois ans" (c'est un truc psychologique il parait), le film de Beigbeder adapté de son propre roman sorti en 1997, avec Gaspard Proust, Louise Bourgoin, Nicolas Bedos, Valérie Lemercier, Jonhattan Lambert, Frédérique Bel et Joey Starr. L'Internet (américain) va être tout noir pour protester contre le projet de loi très controversé de privation des libertés SOPA, alors c'est la bonne occasion d'aller au ciné d'autant que ressort également le très récompensé "The Artist" avec Jean Dujardin.

Deux extraits de "L'Amour dure trois ans" ici.

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