dimanche 8 juillet 2012

"Lockout" - C'est Luc Besson qu'il faudrait enfermer...

Après avoir vu "Lockout" sous la torture vous aurez envie de chercher un moyen efficace d'empêcher Luc Besson d'écrire des films. Apparemment il a changé de logiciel, ce n'est plus "une Audi, un taxi, un flingue, une blague débile" qui lui sert de base d'écriture mais "une prison dans l'espace, un flingue, une blague débile": vous remarquerez que le scénario se sera appauvri d'un "terme".

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Avec des acteurs de seconde zone (Guy Pearce en Bruce Willis raté qui fait ce qu'il peut avec le pauvre, pauvre, texte fourni et Maggie Grace en Sharon Stone tout aussi peu crédible) et des effets spéciaux minimalistes - pour ce qu'il est possible de réaliser aujourd'hui avec des ordinateurs - Luc Besson se permet le luxe de limiter le budget du film à 20 millions pour en rapporter 25 en salles, avant la prochaine sortie DVD Blu-ray prévue ce mois-ci, grâce à la puissance de distribution d'Europacorp. Certainement pas grâce l'approbation du public ou de la critique ni grâce à un quelconque intérêt que pourrait présenter "Lockout" (ou "MS One: Maximum Security").
 
Et ça fait peur, quand on pense que Luc Besson est capable de convaincre une vingtaine de députés européens de voter pour ACTA contre l'avis du monde entier... Tout ça pour quoi? Pour que vous  achetiez ses films? Sérieusement, si vous le volez ça donne envie de reprendre le risque d'aller le rendre...

Le pire est qu'Europacorp propose désormais une formation gratuite en son sein pour apprendre à gagner du pognon avec des films qui s'adressent aux débiles et aux retardés de toute origine. Il en faut, certes, mais cela ne fera pas beaucoup avancer le 7e Art.

Série TV: "The Newsroom" - HBO & Sorkin frappent très très fort

Prenez un Jeff Daniels, à la brillante carrière (acteur, réalisateur et scénariste) malheureusement passée par un certain "Dumb & Dumber" et par des rôles très secondaires depuis. Prenez une Emily Mortimer, la Lisette de "Hugo" (Hugo Cabret), la Rachel de "Shutter Island", une actrice elle aussi à la carrière longue comme le bras, qu'on a forcément vue mais qu'on a peine à recadrer où exactement. Prenez Maggie, le personnage joué par Alison Pill, un "nouveau" visage qui a surtout tourné pour des séries ou qui a joué dans des petits rôles ("Midnight in Paris", "Scott Pilgrim vs The World", etc.) et ajoutez au cocktail de base un casting impressionnant de professionnalisme. 

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Cela suffit-il à créer la série parfaite? Bien sûr que non, et pas pour HBO qui a frappé fort avec "The Newsroom". Deux épisodes plus tard, on en est encore tout ébouriffé. Les dialogues sont débités à la mitraillette. Et ce sont de vrais dialogues, intelligents, bourrés d'infos, de répartie, d'humour et d'intelligence. L'écriture est absolument brillante. Les émotions se bousculent à un rythme époustouflant. Le jeu de scène touche au parfait. Les Emmy vont fuser, c'est certain. 

Prenez un pitch tout simple: les déboires d'une rédaction de télévision, News Night sur la chaîne ACN, qui doit se réinventer sous l'impulsion de son directeur de chaîne, alcoolique et ambitieux qui sortirait presque de "Mad Men". De la production au présentateur vedette (le fameux "Anchor man") toute une équipe s'implique et se mêle, entre histoires d'amour et collisions involontaires, de la vie de chaque membre du nouveau navire renfloué en catastrophe. On s'immisce dans les coulisses d'une rédaction de journal de 20H, quitte à ressentir de l'empathie pour des personnages que l'on ne perçoit pas toujours du meilleur oeil (producteur arrogant, présentateur surpayé, journalistes accrocs aux dépêches, etc.). Et ça marche, ça fonctionne formidablement bien après deux épisodes. Même la Miss météo (nan, je déconne) jouée par Olivia Munn avec son diplôme d'économiste s'exprime en une seule scène sur plusieurs niveaux d'émotions.

Absolument aucune critique négative à apporter à cette excellente surprise signée Aaron Sorkin, l'auteur du scénario de "The Social Network", qui était attendu au tournant. Chapeau monsieur, vous aviez réussi à nous rendre Facebook (et Zuckerberg) presque sympathique et vous nous avez désormais concocté un cocktail tout aussi délicieux avec tous les poisons imbuvables d'une rédaction télé... On touche au génie, c'est de la cuisine moléculaire. Sans oublier qu'une excellente série (comme "Girls", "Weeds" ou "Breaking Bad") sait aussi placer une excellente bande son au bon moment et là on n'est pas déçu non plus.

Le pitch tiendra-t-il le rythme de plusieurs épisodes/saisons? J'espère que de belles surprises viendront encore secouer le public déjà conquis de cette nouvelle série qui va faire couler beaucoup d'encre. Sur IMDb le score monte, aujourd'hui déjà à 8.8/10, soit en gros le score de "Community" ou de "Boardwalk Empire" en 2010, mais encore à quelques encablures de "Game of Thrones", le chef d'oeuvre indiscutable de 2011. "The Newsroom" se mange pour l'instant sans partage le gâteau de meilleure série de l'année, en attendant le retour de "Breaking Bad" le 15 juillet et de la saison finale (8) de "Weeds". A déguster et à redéguster sans honte.

Bande annonce:

"Shame" - Un trou est un trou...

http://www.esseclive.com/partage/articles/cinema/Shame.jpgSteve McQueen est le chouchou de Sa Majesté depuis la réalisation du film "Hunger" sur la révolte de prisonniers de l'IRA dans les années 80. "Shame" est sorti en 2011 et met en scène un personnage pathétique, Brandon, joué par le beau Michael Fassbender. L'ambiance du film est très 2011 si l'on s'en réfère à "Drive" par exemple. Les amateurs (ou -teuses plutôt) de Ryan Gosling devraient d'ailleurs mouiller leur culotte avec un Michael Fassbender entièrement nu sur lequel le réalisateur n'hésite pas à s'attarder jusqu'à l'overdose. Non, je n'oublie pas les gays.

L'histoire, banale, est celle d'un anti-héros new-yorkais incapabe d'aimer, ni une femme, ni un homme, ni même sa propre soeur ou un chat. Par contre, il adore baiser. Ou plutôt, il en est malade (d'où le "un trou est un trou"). Et il adore surtout sa bite qu'on voit bien à l'écran. Voilà en gros le film résumé au scénario très pauvre, co-signé par McQueen, mais dont il faut saluer les prestations de ses acteurs. Désolé d'avoir été un peu cru, mais le film l'est encore plus, vous serez prévenus. Et si New York vous faisait rêver, désolé encore... C'est un trou! Je ne rejoindrai pas le troupeau de critiques qui ont salué le film de toutes leurs plumes dans une cacophonie à l'unisson (désolé).

On ne capte pas bien le message du film qui explore en surface l'hyper-sexualité de Brandon sans que personne ne semble véritablement s'en soucier parmi les personnages (encore un exemple de personnages secondaires mal construits qui supportent péniblement le zéro, enfin, le héros). Quant à Brandon, il y a longtemps qu'il a laissé tomber et qu'il ne cherche pas à comprendre. C'est donc un film qui laisse sur sa faim même si l'intention pouvait paraître intéressante au départ. Un peu moins de sexe et un peu plus de profondeur psychologique ne lui aurait pas fait de mal. Bref, si vous souhaitez vous plonger dans 101 minutes d'une triste réalité vraiment très (trop) proche de ce que vit votre collègue de bureau, vous allez adorer au moins autant que le public qui a très bien accueilli le film et pourtant on ne voit pas une seule capote (comme quoi, on lui pardonne tout à Brandon).

J'ai finalement tout compris, grâce à ce film, au cinéma à succès d'aujourd'hui. Pour plaîre à la critique, et au public, il faut une histoire sans intérêt (interviewer un collègue de bureau sur sa misère intellectuelle devrait suffire), des dialogues très pauvres, mais un acteur ultra canon complètement nu, bien s'attarder sur son truc qui pendouille et sa plastique parfaite, refaire le même plan mais en plus long, faire en sorte qu'il aime TOUT se taper (on a eu peur pour le mouton à un moment donné) la bisexualité étant très importante et comme il est trop beau tout lui est pardonné (bis); ouvrir le film sur une scène insupportablement longue et complètement inutile, rajouter encore des longueurs insupportables en faisant réinterpréter un classique de chez classique mais à vitesse -2.5x pour pas que ça se voit trop qu'on pourrait à la limite se passer du scénario; penser à un autre plan super long et tout aussi inutile du mec qui court parce que c'est beau comme il court (un traveling de 2 km aujourd'hui ça ne coûte rien en pellicule); pour les effets spéciaux, ne pas s'emmerder, quelques voyages dans le métro et deux poches d'hémoglobine ça le fera, et enfin regarder "Drive" encore et encore pour bien apprendre à faire un film chiant qui plaît aux critiques et qui ne coûte pas trop cher (6,5 millions $ quand même) mais qui sera sûr de rapporter (l'empathie fonctionne toujours avec deux mots simples: sexe et boulot). Quand Virginie Despente s'y essayait en 1993 avec "Baise-moi" la critique n'était pas préparée. Elle semble mûre aujourd'hui. Bon film.

Note IMDb: 7.5/10 (près de 40 000 utilisateurs)

Tomatometer: 80% (Audience 76%)

Note Allociné: 4.0/5 (presse) 3.4/5 (spectateurs)

Bande (mouarf) annonce:

"Wanderlust" - Produit par Judd Apatow et tout est dit...

Le terme "Wanderlust" désigne une soif de voyage, une envie d'explorer le monde. Comme d'autres apports de la langue germanique, tel que "Zeitgeist" par exemple, il a été intégré dans la langue anglaise au siècle dernier. C'est aussi une chanson de Björk la dernière production en salles de Judd Apatow. 


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Pour les fans, ce monsieur a déjà produit, entre autres, Pineapple Express*, Knocked up* ou encore Badass* (je vous passe les titres français, qui me font terriblement honte). Il est assez rare qu'un producteur se hisse au rang de légende vivante dans le monde du cinéma, où l'image de ce travailleur forcené sans qui rien n'arrive subit, fort justement, le jugement permanent de la profession ET du public pour sa soif d'argent, de bénéfices et ce quelque soit le résultat à l'écran pourvu que ça rapporte. 

Judd Apatow réussit le tour de force d'être adulé en tant que producteur pas toujours intéressé aux $, surtout depuis le coup réussi de la récente série "Girls", qui nous plonge avec bonheur depuis 9 épisodes dans le quotidien amoureux de quelques filles d'aujourd'hui. Mais revenons à "Wanderlust", une comédie légère avec Jennifer Aniston et Paul Rudd, deux valeurs sûres (on dit "bankable") du cinéma hollywoodien actuel. Sorti en février dernier aux USA, et le 30 mai dernier en France sous le titre complètement débile "Peace, love et plus si affinités", le film a été réalisé par David Wain, totalement inconnu chez nous, grand dispenseur de séries télé, dont récemment "Childrens Hospital". 

Je soupçonne les très mauvais doublages et le titre honteusement adapté d'avoir pourri le film en francophonie car en v.o.  il reste un très bon divertissement digne d'une production Apatow. Anti-pudibonderie, fumette et la vie facile vue autrement font le beurre de cet acte léger et sans prétention de la vie d'une communauté de hippies modernes qui ne veulent pas être catégorisés ainsi et qui sont d'ailleurs tout à fait capables d'intégrer le système capitaliste comme le dénouement le laissera découvrir aux spectateurs. L'un des dialogues* du film est ainsi parfaitement représentatif de note société: "je vous aime tous mais je m'aime plus encore". On reconnaît bien l'oeil sarcastique et très subtil de Judd Apatow, ainsi qu'une bande son très soignée.

Par contre, le film ayant coûté 35 millions et rapporté seulement la moitié, on peut se demander si le choix de stars hors de prix était judicieux pour ce simple petit moment de détente, alors que le producteur est passé maître dans l'art de lancer des talents inconnus (et nettement moins chers) dans la jungle d'Hollywood.
Vous serez probablement peu nombreux à accrocher ce film, parce que demain vous devrez vous rendre, à une heure qui vous emmerde, dans un boulot qui vous fait chier, pour un salaire qui vous gave, mais vous n'avez pas le choix, parce qu'il faut bien payer votre forfait de box et d'iPhone, vos impôts et les petits rêves de votre conquête. Et c'est tout ce qu'on aime avec Judd Apatow, qui nous offre le plaisir de voir des films que personne d'autre ne voudrait produire, à cause de vous, public. ;-p

Bref j'ai beaucoup aimé, mais il faut le voir en v.o. et apprenez l'anglais rien que pour apprécier les productions de Judd Apatow comme certains ont appris la langue pour aimer Woody Allen, c'est une cullture, un univers, et les doublages sont une déception permanente. Je ne vais pas vous raconter ma vie mais je suis devenu bilingue par amour pour les chansons d'Abba, donc tout est possible...

Sortie DVD: 19 juin 2012.

*culte

Note IMDb: 5.9/10

Tomatometer: 59% (audience: 51%)

Scores Allociné: 2.0/5 (presse) et 2,3/5 (public) pour 65 votes seulement.

Bande annonce:

jeudi 26 avril 2012

"Brave" - Le prochain Pixar qui va déchirer

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Heureusement que Disney peut toujours compter sur le talent des équipes de Pixar pour redresser les comptes du groupe. Le prochain évènement des studios Pixar sera l'occasion de vivre plusieurs premières: le premier conte de fées signé Pixar, le premier essai à large échelle du nouveau système Dolby Atmos (développé pour les très grandes salles) et le premier téton en animation 3D qui pointe sous la robe...

Le compositeur écossais Patrick Doyle est chargé de nous faire découvrir de belles musiques traditionnelles, comme dans "Harry Potter", "Eragon", "Raise of the Planet of the Apes" (Oh, wait!) ou "Thor" (?). "La Luna" est un court métrage nommé aux Oscars qui sera projeté juste avant le film.

Par contre, après le récent "The Hunger Games", ce ne sera pas la première héroïne à l'arc. Cependant, l'histoire se déroulant au 10e siècle en Ecosse, techniquement (comme disent les Américains) oui, et même longtemps avant Jeanne (D'arc). Et pour le voir en VO il va falloir s'accrocher à l'accent écossais.

Sortie USA: le 22 juin 2012.

Bande annonce:

samedi 21 avril 2012

Les films les plus et moins rentables de Hollywood

20 avril 2012, le 4/20 pour certains ou "Pot Day", une date moins rose pour d'autres. Disney a en effet gentiment poussé vers la porte de sortie Rich Ross qui s'est montré docilement désolé pour sa gueule dans une lettre aux employés dont le New York Times a publié quelques extraits. Malgré un prénom prédestiné, Rich Ross était issu du milieu de la télé et n'avait jamais eu à se mesurer au monde du cinéma. C'est fait. Disney avait déjà remercié son précédent patron en septembre 2009.

http://www.the-numbers.com/images/movies/Paranormal-Activity-Thumbnail.jpg http://thisdistractedglobe.com/wp-content/uploads/2007/03/Mad%20Max%20poster%201.jpghttp://www.the-numbers.com/images/movies/opusdata/John-Carter-Thumbnail.jpg

Septembre 2009? C'était la date de sortie de "Paranormal Activity", écrit et produit par Oren Peli qui s'est depuis perdu dans une rivière amazonienne.  "Paranormal Activity" était une production au budget ridicule de 15'000 dollars (!) - en comparaison, "The Blair Witch Project" s'est tourné avec un budget de 600'000 dollars - auxquels s'ajoutent 350'000 dollars de droits et qui a rapporté près de 200 millions à ce jour! Le profit se chiffre à plus de 650'000% alors que, chez Disney, on enregistre un record dont la boîte se serait bien passée. En effet, "John Carter" est entré dans la légende: la plus grosse perte de toute l'histoire du cinéma qui devrait se chiffrer aux alentours de 200 millions. Toutefois, en termes de retours sur investissement, d'autres films ont fait pire. Vous n'en avez probablement pas beaucoup entendu parlé et c'est normal. Quand un film bénéficie d'un budget de 15 millions et en rapporte... 22'723$ c'est ce qu'on appelle un sacré bide. Le film s'appelle "All Queen's Men" et il date de 2002.

En termes de pertes sèches, "John Carter" détrône "Mars Needs Moms", un film dont rien que le titre donne envie (Mars a besoin de mamans) et qui a laissé une ardoise de 130 millions l'an dernier. Décidément les films martiens récents sont maudits. Est-ce de bon augure pour le remake de "Total Recall"?

Avant la sortie cinéma (septembre 2009) - très rapidement suivie du DVD (décembre 2009) - du phénomène "Paranormal Activity", le film le plus rentable de l'histoire était "Mad Max". Avec 200'000$ de budget, le film de 1980 avait rapporté près de 100 millions, soit 25'000% de profits! "El Mariachi", du génial Robert Rodiguez, a aussi cartonné en 1993 avec ses... 7'000$ de budget qui ont rapporté plus de 2 millions. Enfin, malgré un budget très risqué de 237 millions de dollars, c'est toujours "Avatar" qui domine le classement des poules aux oeufs d'or hollywoodiennes, avec plus d'un milliard de gains, devant "Titanic" qui en a rapporté 720 millions une fois les 200 millions investis remboursés. James Cameron peut voir l'avenir sur un matelas de dollars.

Tous ces chiffres viennent du site the-numbers.com.

mercredi 18 avril 2012

"Contraband" - Reykjavik-Rotterdam devient New-Orleans Panama et ça marche !

Critique de film

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Remake hollywoodien du film "Reykjavik-Rotterdam" sorti en 2008, le dernier film mettant en scène Mark Wahlberg ne vous laissera pas respirer une seule seconde. Pas le temps d'aller pisser, donc installez-vous confortablement et laissez-vous entrainer dans les exactions d'un escroc malin comme un singe. La réalisation époustoubouriffante de l'acteur-producteur-réalisateur islandais Baltasar Kormakur (qui jouait déjà le rôle du héros Chris Faraday dans le film original islandais d'Oskar Jonasson), producteur de l'OVNI "101 Reykjavik" et de "Crime City" notamment, permet de faire passer sans encombre les plus grosses ficelles de ce polar haletant qui vous emmènera durant 109 minutes entre La Nouvelle-Orléans et Panama City à bord d'un cargo très souple d'hélice. Kate Beckinsale apporte un soutien remarquable à l'élaboration du héros Chris Faraday et les rebondissements se succèdent à un rythme épuisant. Ben Foster remplit également à la perfection son rôle de personnage secondaire retors.

Les marins auront peut-être envie de se gausser de quelques invraissemblances de-ci de-là, mais elles font partie d'un ensemble appartenant au domaine de la fiction qui rend l'oeuvre très grand spectacle, même si le complot est un peu téléphoné. Belle lumière, plans audacieux et scénario solide font de ce remake un deuxième bon film à voir pour une soirée islandaise tendance. Doté d'un budget estimé à 25 millions de dollars, le film "Contraband" a rempli son contrat durant le seul premier weekend de sa diffusion mi-janvier 2012 aux Etats-Unis. Franchement, c'est mérité. Universal n'a d'ailleurs pas lésiné sur les moyen et distribué plus de 2800 copies le premier weekend !

L'original était déjà pas mal du tout. On a légitimement peur quand Hollywood reprend la sauce d'un bon film à sa manière mais quand l'acteur devient réalisateur du remake ça fonctionne à merveille apparemment. Et ça réveille.

Note IMDb: 6.6/10 (plus de 14'350 votes)
Tomatometer: 51% pour la critique, 60% pour l'audience qui est meilleur public...
Sortie DVD prévue le 24 avril 2012. Sortie dans les salles françaises: 16 mai 2012.

Bande annonce (VO):

dimanche 15 avril 2012

Un peu d'humour pour les 100 ans de la disparition du Titanic

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Depuis 100 ans que la presse reprend la formule magique du New York Times à chaque catastrophe, voici un peu de détente, pour changer, avec le meilleur de 100 ans de blagues sur le naufrage de Céline Dion, euh, du Titanic pardon. Il y en a sûrement que vous avez loupé nan?

Tout d'abord, quatre quotidiens anglophones n'ont guère attendu pour publier les premières images satiriques sur le Titanic. En voici quelques-unes datant de 1912...

1) Légende: "Le doigt qui bouge écrit et, une fois qu'il a écrit, continue son chemin." Sur l'image: "Les équipements de sauvetage étaient inadaptés" (Publié dans le "Dispatch" de Columbus, Irlande).




2) Les faits et la théorie ("L'éternelle collision", Macauley dans New York World, 1912)...




Les dessinateurs de presse s'inspireront ensuite grandement du couple Iceberg-Titanic pour, principalement, illustrer certains messages politiques.

3) Dans le genre dessin humoristique, il paraitrait que George Lucas aurait envoyé cette image à James Cameron en 1998 pour le féciter d'avoir détrôné Star Wars à la première place du Box Office de tous les temps...

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4) Et puisqu'on est dans le film, voici l'affiche de Titanic 2, le retour...

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5) Toujours dans l'esprit du célèbre film de James Cameron, réédité en 3D pour l'occasion...

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6) Devinez quel film on passe à bord de l'arche de Noé...

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7) Pourquoi on aime Titanic au cinéma? Parce que la réalité est trop moche...

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8) Puisque je vous dis que la réalité fait chier. Avant d'appeler quoi que ce soit "Titanic", réflechissez bien...

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9) Une autre preuve. Nos dirigeant en mode "Titanic" sur le changement climatique: après Kyoto et Copenhague, ils sont tous d'accord pour signer un accord qui permettra une nouvelle rencontre. L'important c'est de se rencontrer quoi.

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10) Revenons donc aux théories. Pour éviter une tragédie c'est simple. On construit un autre Titanic au-dessus du premier. Le premier se prend l'iceberg comme dans le scénario abracadabrant de Cameron. Il coule, évidemment. Le Titanic du dessus poursuit la croisière like a boss. Démonstration...

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11) Dans la catégorie produits dérivés, voici un château gonflable russe...

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12) En voilà un autre à louer...

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13) Si vous me croivez pas...

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14) Il y a aussi le modèle arbre à chats... Si si...

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15) Et le bouchon de bain...

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16) Il y a aussi le cadeau souvenir glauque...

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17) Et maintenant, une page de publicité...

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18) Du Na! dans toute sa splendeur (notez l'url de l'image originale)...

http://www.dessinateur.biz/blog/wp-content/uploads/2012/04/957_titanic_tamere.jpg

19) Quand des "scientifiques" découvrent des restes humains congelés dans l'iceberg qui a coulé le Titanic (Weekly World News, 1998)...

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20) No comment...

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21) Et une autre page de publicité...

http://www.titanicuniverse.com/wp-content/uploads/2010/07/kaercher_titanic1.jpg

22) Une pub inspirée, pour un opticien...

http://www.1jour1pub.com/wp-content/uploads/2011/03/Opticien-Washin-Titanic.jpg

23) En bonus, la blague certainement la plus pourrie (un classique):

Un Américain compose le numéro d'un centre d'appels et tombe sur un correspondant au fort accent asiatique:

- "Vous êtes Chinois?", demande-t-il. "Vous savez, je ne vous pardonnerai jamais Pearl Harbour".
- "Euh, non, je suis Coréen. Et Pearl Harbour c'était les Japonais Monsieur,.. Monsieur comment?"
- "Monsieur Goldberg. Ouais ben Chinois, Coréens, Japonais, tous pareil !"
- "Vous savez, je ne vous pardonnerai jamais d'avoir coulé le Titanic. Iceberg, Goldberg, tous pareil hein..."

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Halifax, son air pur, ses cimetières aux catastrophes...

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/79/Halifax_Explosion_blast_cloud_restored.jpg/220px-Halifax_Explosion_blast_cloud_restored.jpgLe cimetière commémoratif des victimes du Titanic se trouve au Canada, à Halifax, à 750 miles (plus de 1200 km) du lieu où le Titanic a coulé, en Nouvelle-Ecosse (Canada). Seules 121 victimes ont été repêchées sur les plus de 1'500 disparus, dont certaines jamais identifiées. Ce que l'on sait moins c'est que le drame du Titanic a été suivi 5 ans plus tard par la plus grande explosion de tous les temps avant la bombe atomique, le 6 décembre 1917. Deux bateaux sont entrés en collision au nord du paisible port canadien qui compte 390'000 habitants, détruisant une bonne partie de ses faubourgs et causant la mort de plus de 2'000 hommes. L'explosion, causée par l'embrasement de plus de 180 tonnes de TNT dans l'un des navires, le Mont-Blanc, a également laissé plus de 9'000 blessés. Elle reste la plus grande explosion accidentelle jamais arrivée dans ce bas monde. C'est aussi au large de Halifax, à 8 km des côtes, que le vol Swissair 111 a causé la mort de ses 229 passagers et membres d'équipage le 2 septembre 1998. 

Certes, ce n'est pas très drôle, mais merci d'avoir suivi !

jeudi 5 avril 2012

"The Hunger Games" - Du très bon spectacle

Actuellement au cinéma

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Sorti sur les écrans français le 21 mars 2012, l'adaptation cinématographique de la dystopie à succès signée Suzanne Collins est une réussite sur tous les plans. Le film est engageant, on est rapidement plongé dans l'atmosphère inquiétante de ce futur dont on ne saura pas grand chose pour les besoins du film. Et c'est très bien ainsi. L'action se concentre sur ce jeu télé post-atomique, qui rappelle "Le prix du danger" réadapté avec un peu de "Chasses du Comte Zaroff" dedans, appelé "The Hunger Games" (les jeux de la faim). L'écriture conjointe du réalisateur Gary Ross (qui avait écrit et dirigé "Pleasantville" en 1998) et de l'auteure Suzanne Collins est menée très efficacement. Le casting est royal, avec les participations d'un Lenny Kravitz en designer improbable et plutôt calme, un Woody Harrelson qui malheureusement perd un peu vite tout son charme grunge et l'omniprésent Donald Sutherland, démarché partout où le futur est un peu glauque sur écran. Les acteurs principaux livrent ce qu'on attend d'eux et ce qui est invariablement à la mode en ce début de millénaire: une fille guerrière jouée par Jennifer Lawrence, moche à la ville, resplendissante à l'écran, accompagnée d'un androgine clone de Justin Bieber joué par Josh Hutcherson.

Vous sentez une pointe de critique dans ces moqueries? Il faut dire que Gary Ross a bien ficelé son paquet et niveau production c'est une totale réussite. 78 millions de dollars de budget seulement, c'était un pari risqué et gagné haut la main vu les scores du box office qui ne cessent de grimper et le meilleur moyen de ne pas subir une overdose d'effets spéciaux (merci). Il faut donc bien se faire les dents sur le tendre du rôti. L'univers imaginé par Suzanne Collins n'a pas franchement de quoi faire vibrer tout grand amateur de science-fiction. Il m'en chatouille une sans réveiller l'autre, comme dirait le grand Jacques (Chirac, hein, pas Brel). On entend partout résonner les "Roller Ball" ou autres "Battle Royal" chez les fans en mal de références et, à part se pencher sur les noms trop top cool de ses héros, les critiques littéraires ont dégouliné de compliments sur le style simple et efficace de Suzanne Collins en oubliant de préciser que son succès populaire était justement lié au fait que sa trilogie laisse un peu sur sa faim (et qu'elle ne prédit rien en fait)...

Rassurez-vous, fans de Suzanne Collins, qui trouvez que le film "The Hunger Games" en a oublié des tonnes dans son traitement, vu le succès au box office, la trilogie publiée dès 2008 aura sûrement lieu et donnera l'occasion de voir sur grand écran l'ensemble de l'univers de Panem s'exprimer dans son entier lors des prochains épisodes. Pour ma part, sans être fan de Suzanne Collins, j'ai beaucoup aimé le film et le jeu de Jennifer Lawrence. Gary Ross étant né le même jour que moi (mais 10 ans plus tôt) il a toute ma sympathie depuis "Pleasantville". Pour l'année 2012, "The Grey" est battu au niveau du spectacle. Un film à voir au cinéma sans aucun doute.

Notes AlloCiné: 3,6/5 (presse) et 3,9/5 (spectateurs).
Note IMDb: 7.7/10 (plus de 74'000 avis).
Tomatometer: 85% (244 avis).

Une bande annonce VO avec sous-titres français:


lundi 2 avril 2012

"The Iron Lady" - La Maggie du cinéma

Critique de film

http://www.filmsfix.com/wp-content/uploads/2011/11/The-Iron-Lady-poster-INT1.jpg

Le moins que l'on puisse dire c'est que Margaret Roberts Thatcher n'a jamais été très populaire, ni chez elle, ni au bout du monde, ni chez Renaud chanteur énervant (pardon, énervé). Pas de problème, le cinéma va vous arranger ça à grands coups de cuillère à reluire même les pires personnages de l'histoire. Le film signé Phyllida Lloyd ("Mamma Mia!") met donc en scène une Meryl Streep brillante de mimétisme mais beaucoup beaucoup trop carismatique pour endosser ce costume pivoine à chapeau assorti.

Le scénario et le traitement de "The Iron Lady" sont d'une rare complaisance à l'égard de l'une des figures politiques les plus controversées du 20e siècle. A croire que ça tombe très bien puisqu'on vient de découvrir un potentiel de 60 milliards de barils de pétrole à puiser du côté des Malouines, ce qui redonnerait presque la fibre colonnialiste au Royaume de Sa Majesté bien décidé à tenir Cristina Kirchner très éloignée de cette manne.

Bref, un film à la gloire d'une Dame de Fer qui cite Napoléon apparemment exempte de tout défaut de ce côté-ci de l'Atlantique. C'en est presque risible et le film est un phénomène à aller voir (ou pas*) rien que pour en sourire d'ennui et pour la prestation d'une Meryl Streep (Oscar de la Meilleure actrice et qui a rafflé toutes les grandes récompenses étasuniennes et anglaises dans cette catégorie en 2012) toutefois trop reconnaissable sous le masque également oscarisé (Meilleur Maquillage). Le Monde titrait "Thatcher sans le thatcherisme" et c'est à peu près ça. On a peine à se satisfaire des pitreries de Denis et les autres personnages secondaires sont inexistants. Malgré les retours en arrière on assite à un film linéaire qui aligne les meilleurs passages des 11 ans et demi de règne de la Dame de Fer. La page Wikipédia est nettement plus intéressante. Alors, piratez-le*! Gnark gnark.

Sortie française: 15 février 2012.
Notes AlloCiné: 2.3/5 (Presse) 3.2/5 (Spectateurs)
Note IMDb: 6.2/10 (plus de 18'000 votes)
Tomatometer: 53%.
Bande annonce (en VO):

jeudi 29 mars 2012

"Young Adult" - Je me suis bien fait chier

Critique de film

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Après "Juno" et "Jennifer's Body", "Young Adult" est le troisième volet de l'exploration scénaristique de l'Amérique profonde par le phénomène Diablo Cody. Depuis "Juno" on parle d'un film écrit par la jeune scénariste comme si c'était son projet de A à Z. Phénomène curieux qui doit rendre jaloux bon nombre de scénaristes dont plus généralement le nom est oublié dans un coin du générique au profit d'un "t'as vu le dernier film de Brad Pitt?" lancé devant les zillions de machines à café de la planète. Alors, "t'as vu le dernier film de Diablo Cody?". Oui et je bâille encore.

Tout comme Brad Pitt ne "fait" pas de film, "Young Adult" est un film de Jason Reitman qui avait déjà signé "Juno". La réalisation du Canadien et fils d'Ivan n'a guère changée. La photo nous plonge dans une Amérique grisâtre bien éloignée des flamboyants sourires hollywoodiens de 99% des séries et films étasuniens qui aiment oublier qu'un habitant sur deux du Land of the Free est obèse. Grâce à Diablo Cody le spectateur est vite entouré du vide culturel caractérisant la population d'un bled perdu du Minnesota appelé Mercury, à quelques brasses de Minneapolis. L'histoire se résume en un tweet: retourner avec un ex c'est comme fouiller le cendrier à la recherche d'un vieux mégot.

Si le scénario est solidement construit autour d'une histoire sans intérêt, il faut tout de même admettre que ce film représente tout ce qui ne m'intéresse pas au cinéma. Des personnages bien trop proches de la réalité et une ambiance qui plombe tous mes rêves et espoirs une fois les quinze premières minutes de film passées. Si passer une semaine en compagnie d'une pétasse du Midwest est votre truc, comme cela semble être le cas des amateurs du site que j'aime détester Rottentomatoes, vous allez adorer. Si vous aimez aller au cinéma, comme moi, pour rêver un peu vous allez exiger le remboursement. Pourtant, le rôle de la pétasse de compétition confié à Charlize Theron offre à l'actrice un terrain de jeu idéal pour déployer tout son talent. Mais "Young Adult" a autant de chances de séduire un public non étasunien que Cocoricocoboy de franchir les frontières gauloises. Parler d'Oscar pour ce film soporifique me laisse songeur. L'intention du film (la jeune adulte qui vieillit mais ne grandit pas) est, je trouve, complètement ratée et rien dans le scénario ne vient sauver la mise.

Note IMDb: 6.8/10 (plus de 16'000 avis).
Tomatometer: 81% (wtf ???).
Sur les écrans français depuis le 28 mars 2012.
Note AlloCiné: 2,7/5.
Bande annonce (VO st FR):

lundi 26 mars 2012

"Extremely Loud & Incredibly Close" - Touchant

Critique de film

http://www.filmsfix.com/wp-content/uploads/2011/09/Extremely-Loud-and-Incredibly-Close-poster.jpg

D'abord il faut qu'on m'explique un truc. Quand un titre de film est sexy et canon (exemple: "The Grey") les distributeurs français semblent prendre un malin plaisir à le massacrer pour le rendre inattractif au possible, alors que des titres de film nettement plus rébarbatifs ont les faveurs d'une traduction fidèle et pourtant tout aussi pénible (était-ce pour rentrer dans les cases de l'affiche?). Je ne comprends pas et je voterai pour le ou la président(e) qui proposera dans son programme la création d'un Ministère de l'adaptation cinématographique.

"Extremely Loud & Incredibly Close" (dont l'affiche française expose la fidèle et tout aussi soporifique traduction: "Extrêmement fort & incroyablement près") déplaiera aux amateurs de films d'action qui pensent que "John Carter" est le film de l'année ainsi qu'à ceux qui accordent trop d'importance aux critiques de films français (on le sent bien mon énervement?*). Le scénario très réussi du film de Stephen Daldry ("Billy Elliott", "The Hours"), qui met en scène Tom Hanks et Sandra Bullock, est construit en respectant magnifiquement bien la structure de la quête, et de l'imaginaire, du petit Oskar Schell sur la piste du mystère qui entoure la disparition de son père durant les attentats du 11 septembre 2001. Une rare délicatesse habille l'ambiance d'un récit livré comme un conte qui nous replonge dans des années, si lointaines en apparence, sans Google, sans Smartphones et autres jeux vidéo. Max Von Sydow et John Goodman apportent, entre autres, un appui appréciable aux deux autres personnages secondaires campés par Tom Hanks et Sandra Bullock (qui livrent tous deux un vrai jeu tout en retenue), car le héros est bien l'excellent Thomas Horn dans le rôle difficile d'Oskar Schell.

Le film plaira donc à tous ceux qui pensent qu'au-delà des clichés hollywoodiens il existe encore une enfance qui mérite d'être vécue. Il est vrai que Stephen Daldry possède un talent incomparable pour reproduire à l'écran l'univers très particulier de l'enfance en éveil. Il le prouve une fois de plus avec un film sensible et touchant au suspense habilement réglé à un niveau humain, épaulé par ce génie du scénario qu'est Eric Roth (si je vous dis "Forrest Gump"?). Je n'arrive donc à reprocher à ce film qu'un titre un peu curieux et une certaine lenteur toutefois, mais qui est bien la signature du scénariste comme du réalisateur: une belle rencontre, donc, adaptée d'un roman de Jonhatan Safran Froer. Si vous avez lu le livre, ne vous attendez pas à une fresque aussi monumentale, mais à ce qu'on appelle fort justement une ad-ap-ta-tion...

En salles (en France) depuis le 29 février 2012 (près de 200'000 entrées).

Note IMDb: 6.7/10 (plus de 15'000 avis).
Tomatometer: 47%.
Note AlloCiné: Presse 2,6/5 - Spectateurs 3,6/5 (Les spectateurs sont moins blasés, cqfd).
*Première n'émet qu'une seule critique pour 1 étoile (sur 4) tout comme Les Inrocks... Tandis que les lecteurs de Première (33 avis) donnent 3 étoiles sur 4 au film. Tout comme en politique les élus sont bien éloignés de la vie de leurs électeurs, les critiques sont à même distance de leurs lecteurs...

Bande annonce (VO st FR):

samedi 24 mars 2012

"We Bought A Zoo" - Un nouveau départ qui fait du bien

Critique de film

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Sorti juste avant Noël 2011, le dernier film de Cameron Crowe ("Jerry Maguire", "Vanilla Sky") a réussi son pari en doublant la mise avant la sortie étasunienne en DVD et Blu-ray prévue le 3 avril 2012. Quand on fait le choix d'un scénario prévisible, il faut soigner tout le reste: les acteurs, les personnages secondaires, la photo, la musique. Matt Damon est brillant, Scarlett Johansson resplendissante, tous deux dans un jeu juste, épuré, efficace. Pas de sentimentalisme à l'eau de rose, rien qui ne vienne perturber la détermination de Benjamin Mee dans son choix de vie. La réalisation a été elle aussi soigneusement épurée de tout parasite. Résultat: un film sensible qui fait du bien. Pas un chef d'oeuvre, juste un bon film qui repose dans un monde de brutes. On ne voit pas les deux heures passer.

Les enfants (Colin Ford, Maggie Eizabeth Jones et la désormais célèbre et promise à un bel avenir Elle Fanning) offrent une remarquable prestation. Le réalisateur a choisi de traiter ce sujet tiré d'une histoire vraie un peu à la manière d'un conte de la vie réelle et c'est probablement ce choix qui fait que le film est réussi. On sent que tout le monde y a pris plaisir, un sentiment qui se transmet sans peine au spectateur. Comprenez: on s'en fout des problèmes quotidiens de cette famille et le réalisateur qui a participé au scénario a bien fait de les laisser en grande majorité de côté. On va au cinéma pour rêver, pas pour revoir sa VDM sur un écran.

Le choix d'une bande son d'une rare beauté est, dans la même optique, à souligner tout particulièrement. Dans Vanilla Sky, Cameron Crowe avait opté pour les vocalises féeriques de Sigur Ros, ici ce sont les notes magiques de Jonsi qui enveloppent ce film sensible d'un drapé particulièrement agréable et réussi. On remarquera encore du Tom Petty, Bob Dylan, Cat Stevens et plein d'autres habilement glissés là où il faut, une magnifique bande son très bien employée.

En français, le film doit sortir le 18 avril prochain sous le titre "Nouveau départ". Ne le manquez pas (en V.O. si possible), c'est un vrai remède anti-morrosité ou le film idéal pour conclure (de rien). Allez-y rien que pour la musique. Au niveau de la production, c'est à montrer et à étudier dans toutes les écoles de cinéma ou comment faire un beau film qui marche sans se la péter même quand on a déjà de gros succès dans son CV...

Note IMDb: 7.2/10 (près de 9'500 votes)
Tomatometer: 66% (143 avis)
Note Première: 3/4.

Bande annonce (en VO):


Bande annonce en VF (berk berk):

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